“Ça ne sent pas bon” du côté de Carbone Savoie

Près de 300 personnes se sont rassemblées lundi devant le siège social de Carbone Savoie à Vénissieux. Les salariés sont en grève depuis le 1er février en raison de la “revue stratégique” prévue par le repreneur.

Saisie de la justice, prise de contact avec Bercy, grève, rassemblement : les salariés de Carbone Savoie sont mobilisés face au danger qui plane sur leurs emplois.

Cette entreprise fabrique des pièces nécessaires à la production d'aluminium. Les deux sites de Carbone Savoie à Vénissieux et à Notre-Dame de Briançon représentent environ 400 salariés, dont la plupart sont en grève depuis le début du mois.

Depuis la revente de Carbone Savoie (filiale du groupe minier Rio Tinto) au profit d’Alandia Industries, les délégués du personnel cherchent à savoir en quoi va consister la “revue stratégique” annoncée en mars 2015.

Une crainte de licenciements à moyen terme

Demain, un business plan devrait finalement être présenté aux salariés. “Ils savent qu'on va saisir la justice pour défaut d'information. Ils préparent ça pour se défendre”, estime Pascal Miralles, ouvrier de production et délégué syndical FO. “Je ne veux pas présager de mauvaises choses, mais, très honnêtement, ça ne sent pas bon”, ajoute-t-il.

Ce sont bien les licenciements qui inquiètent les salariés. Même si, d’après les engagements du repreneur, ils ne devraient pas avoir lieu avant deux ans.

Pour les syndicats, les choses évoluent plus qu'elles ne s'améliorent. Un entretien téléphonique avec les services du ministère de l'Economie et de l'Industrie devait avoir lieu le 16 février. Face à la mobilisation des salariés, la date de cet entretien a été avancée. Un représentant du repreneur a aussi finalement été désigné comme interlocuteur auprès des délégués du personnel de Carbone Savoie.

D'un autre côté, “le préfet n'a toujours pas daigné recevoir une délégation ou décrocher son téléphone”, déplore Pascal Miralles. “Ça serait un soutien important. Normalement, il est intéressé par l'emploi dans sa région”, poursuit le délégué syndical.

Les représentants du personnel en appellent également à l'intervention d'Emmanuel Macron et travaillent depuis le début avec des responsables du ministère de l'Economie et de l'Industrie.

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