Ils s'attaquaient à des appartements munis de portes blindées, à Lyon et dans l'ouest de l'agglomération. L'un des malfaiteurs porte un tatouage signant son appartenance à une organisation criminelle russophone.
66 cambriolages et 9 tentatives, pour une seule et même équipe. Cette série entamée en septembre 2011 touche vraisemblablement à sa fin : les quatre suspects ont été interpellés le 16 avril et placés en détention provisoire. “C'est une affaire emblématique”, pour Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique (à gauche sur la photo), qui tenait une conférence de presse ce jeudi au côté du procureur de la République, Marc Cimamonti (au milieu). Cette enquête au long cours a mobilisé deux fonctionnaires pendant deux ans et demi.
Un véritable atelier de serrurerie
Derrière les barreaux, 4 Géorgiens âgés de 27 à 36 ans. Ils s'étaient spécialisés dans l'ouverture de portes blindées et témoignaient d'un “savoir-faire indéniable”, d'après Albert Doutre. Selon leur mode opératoire, ils appelaient systématiquement leurs victimes avant d'intervenir. Dans plusieurs cas, ils ont effectué une première visite pour relever les empreintes de la serrure et pouvoir réaliser ensuite la clé correspondante. Mais, dans d'autres cas, ils possédaient déjà des passe-partout adaptés aux types de portes et n'avaient pas besoin de visite préliminaire. “L'un avait un véritable atelier de serrurerie : appareils d'usinage, étaux, moules qui permettaient de prendre des empreintes...”, a expliqué Jean-Marc Rebouillat, directeur de la sûreté départementale (à droite à l'image). Le temps d'intervention n'excédait pas cinq minutes, a-t-il précisé.
Le butin s'élève à plusieurs dizaines de milliers d'euros et comprend notamment des bijoux. Ces malfaiteurs avaient pour terrains de chasse Lyon et l'ouest de l'agglomération : 22 faits ont été constatés à Oullins, 14 à Caluire et 8 à Sainte-Foy-lès-Lyon. Et uniquement des appartements.
Un tatouage représentant la rose des vents
Les quatre suspects sont en situation régulière, munis de visas touristiques. Mais trois d'entre eux ont déjà été condamnés, dès 2005-2006, notamment dans la région, a expliqué Marc Cimamonti. Le leader arbore un tatouage représentant la rose des vents, qui signerait son appartenance à une organisation criminelle russophone appelée “Violeurs dans la loi”, a indiqué le procureur. Deux des individus nient farouchement les faits qui leur sont reprochés, les deux autres en reconnaissant seulement certains.