Pour la journée internationale de lutte contre le cancer, Nora Berra était à Lyon. L’occasion de faire un point à mi-parcours sur le plan cancer et d’évoquer les recherches en cours.
Vendredi, Nora Berra s’est rendue au Centre International de Lutte contre le Cancer (CIRC) de Lyon, à l’occasion de la journée dédiée à cette maladie. "Le cancer n’est pas un mythe. Chaque année près de 375.500 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués et causent 146.500 décès", a martelé la secrétaire d’Etat en charge de la Santé. Et Nora Berra semble maîtriser le sujet. Attentive pendant des dossiers parfois très techniques, plaçant une référence par-ci, un complément d’information par là, adressant quelques mots en anglais à des chercheurs étrangers et allant même jusqu’à assurer la traduction de quelques diapositives.
Mais la secrétaire d’Etat a surtout rappelé les objectifs du plan cancer 2009-2013 du gouvernement, dont le rapport de mi-parcours est rendu ce vendredi au Président de la République. Un plan construit autour de 3 grands axes : la prévention, le soin et la recherche. Et en matière de prévention il y a de quoi faire, puisque, selon Nora Berra, une maladie cancérologique sur trois pourrait être évitée. Mauvaise hygiène alimentaire, manque d’activité physique et surtout le tabagisme sont montrés du doigt. Sur ce dernier point, le plan gouvernemental prévoit d’ailleurs rapidement l’impression d’images de ravages de la cigarette sur les paquets. "Il faut ringardiser la cigarette", estime la secrétaire d’Etat.
"Seul le financement public garantit l’indépendance"
En ce qui concerne le soin, en 2011, il devrait y avoir en France 885 établissements possédant un service de compétence pour le cancer. La recherche devra également être soutenue. En 2010, l’Etat avait consacré 59 millions d’euros à ce domaine, en 2011 cette dotation devrait être portée à 75 millions. En tout, ce sont donc 2 milliards d’euros qui sont déployés pour le financement du plan cancer.
La visite du CIRC a permis de révéler la nature des travaux du centre. Ce laboratoire gigantesque situé à quelques centaines de mètres du centre Léon Bérard et de l’hôpital Edouard Herriot, accueille plus de 200 chercheurs de 50 nationalités. Aucune recommandation n’est émise par le centre qui a pour principale mission la recherche des facteurs du cancer. "Mais ses résultats d’étude sont la base de la politique de santé", explique Nora Berra. Au sujet des financements du centre, le professeur Christopher Wild, directeur de l’établissement repousse les subventions privées, estimant que "seul le financement public assuré par les 21 pays participant garantit l’indépendance des recherches".
On n’a pas fini la recherche…
Le CIRC assure des recherches, suivies dans le temps et sur plusieurs thèmes, dont la fameuse étude EPIC (1) qui met en relation nutrition et cancer en Europe, ou encore l’impact d’éléments de l’environnement, la génétique ou les radiations. Une étude qui vient d’être lancée à l’échelle européenne porte d’ailleurs sur l’exposition des enfants aux rayons X lors de scanners, dont on ignore encore les conséquences exactes. Le centre a déjà identifié une centaine d’agents cancérogènes sur les 900 qu’elle a testé. Et les perspectives de recherche sont encore vastes puisque le CIRC possède dans ses cuves d’azote liquide 500 000 échantillons tissulaires et peut encore travailler sur 1 000 agents d’origine humaine et 20 000 d’autre provenance. Pour Nora Berra : "on n’a pas encore fini de stigmatiser les facteurs de cancer".
(1) European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition.