Dans le cadre de la campagne “Octobre rose” et quelques jours avant l’opération “Rouler pour elles*”, l’association Courir Pour Elles recevait ce jeudi Bénédicte Mastroianni, pneumo-oncologue à l’hôpital Louis-Pradel, venue parler du cancer du poumon chez la femme. Entretien.
Lyon Capitale : Pourquoi parler de “cancer du poumon féminin” ? Quelles différences avec le cancer du poumon chez l'homme ?
Bénédicte Mastroianni : Aujourd'hui, 25 à 30% des personnes qui ont un cancer du poumon sont des femmes. Il y a dix ans, c'était seulement 15%. L'augmentation est exponentielle chez les femmes alors que chez les hommes elle stagne. À tabagisme égal, on se rend compte aussi que les femmes sont malades plus tôt. Elles sont plus sensibles au tabac, même si l'on ne sait pas encore très bien pourquoi.
“50 % des moins de 40 ans atteints d’un cancer du poumon sont des fumeurs réguliers de cannabis”
Pourquoi une augmentation si fulgurante ?
C'est parce que les femmes ont trente ans de retard sur les maladies liées au tabagisme. Les femmes ont voulu l'égalité avec les hommes, et c'est très bien, mais elles ont aussi pris les mauvaises habitudes. Les jeunes filles fument plus aujourd'hui parce qu'il y a un modèle sociétal avec le mythe de la minceur qui serait facilité par la cigarette.
En fait, en continuant de fumer, elles vont avoir une autre répartition de leur graisse, pas forcément plus esthétique. Elles auront aussi les dents plus jaunes et une peau moins belle. II y a un gros manque de communication en France sur ces points.
Comment évolue la population touchée par le cancer du poumon ?
Le tabac est responsable de neuf cancers sur dix chez les hommes et de sept sur dix chez les femmes. Le tabac est la première cause de cancer au monde que l'on pourrait éviter. Depuis quelques années, on voit une nouvelle population émerger. Ce n'est pas bien sûr la majorité des cas, mais on voit de plus en plus de patients jeunes qui ont moins de 40 ans. Et, dans cette population, la part hommes/femmes c'est du 50/50, avec souvent 80 à 90 % de fumeurs et 50 % de fumeurs de cannabis réguliers (à raison de 5 à 10 joints par jour pendant dix ans).
“Le sport est la seule chose qui est prouvée comme jouant positivement sur la fatigue durant le traitement des cancers”
L'activité physique réduit-elle les risques ?
Aux Etats-Unis, les ados fument peu et font beaucoup de sport. En valorisant l'activité physique, on réduit le tabagisme. L'activité physique aide aussi à ne pas rentrer dans le tabagisme.
Vous utilisez le sport durant les traitements du cancer du poumon ?
Oui. Aujourd'hui, on utilise l'activité physique adaptée chez les patients déjà atteints. L'activité physique adaptée dans les soins de support révolutionne la prise en charge des patients atteints d'un cancer.
Je soigne des patients qui ont des maladies graves et qui font du sport pendant ou indépendamment de la chimiothérapie. Et c’est vraiment beau à voir quand ils arrivent en survêtement à l'hôpital. Le sport est la seule chose qui est prouvée comme jouant positivement sur la fatigue durant le traitement des cancers.
C'est d'ailleurs dans ce cadre que vous collaborez avec l’association Courir Pour Elles...
On se connaît depuis un an et demi. On s'est rencontrées d'abord dans un cadre privé, puis je les ai sollicitées pour une aide à la prise en charge de l'activité physique adaptée pour les patientes que je soigne. Un jour par semaine, Courir Pour Elles prend en charge un enseignant d'activité adapté dans le service où je travaille. Le fait que Courir Pour Elles s'empare de ce sujet est primordial, parce que c'est une question de santé publique et d’intérêt général.
Jusqu'aux années 2000, Elles y ont échappés en majorité car Elles ne fumaient pas, ne buvaient pas ou modernement , faites une sortie de collège, Lycée vous serez effarés de voir le nombre de nanas qui fument, en bringue elles se comportent comme les hommes drogue, tabac alcool les deux courbes vont se rejoindre 1 paquet à 7€ 1 an 2555 €.