À l’occasion de la journée internationale de lutte contre le cancer, l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC), organise à Lyon, Paris et Marseille, une rencontre entre public et chercheurs. Avant cette soirée, rencontre avec un des chercheurs.
En 2010, 357 000 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués en France. Rares sont donc ceux qui n’ont pas été confrontés, de près ou de loin à cette maladie. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre le cancer du 4 février, l’ARC propose au public d’évoquer les avancées, perspectives et espoirs de la lutte contre le cancer, avec dix chercheurs parmi les plus pointus en matière de maladie cancéreuse. Le Grand direct des chercheurs est organisé en simultané et multiplexe à Paris, Lyon et Marseille et retransmis en direct sur Internet.
En matière de recherche et de traitement du cancer, Lyon est plutôt bien placée, notamment grâce au Centre International de Recherche sur le cancer et à ses établissements de soin. En 2009, le centre Léon Bérard (CLB) a accueilli 22.550 patients et réalisé 3.553 interventions. La prise en charge pluridisciplinaire, les dépistages précoces et l’évolution des techniques ont permis d’obtenir un taux de guérison d’environ 60%, selon le professeur Michel Rivoire, chirurgien et chercheur au CLB. Mais pour lui, de gros progrès restent à faire, comme sur le cancer du poumon ou du pancréas, dont l’issue est encore très souvent fatale.
Plus les mêmes cancers, plus les mêmes malades
La manière de communiquer autour de la maladie et de l’annoncer a changé. "Lorsque j’ai commencé, il y a vingt ans, on pouvait annoncer un cancer à quelqu’un par téléphone", explique-t-il. La façon d’accompagner le malade n’est plus la même non plus. La démarche de guérison va au delà du soin. "La maladie ne doit être qu’une étape dans la vie du malade. Nous devons être capable non seulement de guérir mais aussi d’accompagner le patient dans le retour à la vie normale et, grâce à la recherche, tout mettre en œuvre pour répondre à ses questions : lui dire par exemple pourquoi à 35 ans il a un cancer".
En l’espace de 20 ans, les maladies ont changé et les malades aussi. "Avant, à 65 ans, on considérait que le patient était vieux et on ne l’opérait pas, se souvient le praticien. Aujourd’hui, à 80 ans, on opère encore parce que les personnes vieillissent bien".
De l’intérêt du dépistage
Mais ce qui a changé principalement, ce sont les diagnostics, souvent précoces, et qui permettent de mieux traiter la maladie. Dans cette démarche, le dépistage joue un rôle majeur. Et le professeur Rivoire de citer un exemple : "dans les départements qui ont testé le dépistage du cancer du côlon, on a observé une chute de la mortalité de 30% pour cette pathologie". Mais si le dépistage du cancer du sein chez la femme est assez bien rentré dans les mœurs, d’autres ne sont encore pas bien perçus. C’est le cas du dépistage du cancer colorectal pour lequel seul 40% des personnes invitées à se faire dépister, réalise le test.
Pour autant faut-il envisager de dépister systématiquement tous les cancers ? Pas forcément. Pour Michel Rivoire, "il faut avoir la conviction que le dépistage peut être utile à la population et qu’on peut traiter derrière". Exemple. Avec l’âge, l’homme développe très fréquemment un cancer de la prostate "quasi-physiologique". "Si on dépiste un homme de 90 ans, on lui trouvera une maladie cancéreuse de la prostate. Pour autant on ne l’opèrera pas. Il faut rester cohérent".
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> Le Grand Direct des Chercheurs
A Lyon, vendredi 4 février à 17h à l’Hôtel de ville
Renseignements et inscriptions sur le site www.grand-direct-chercheurs.com
Sur le même site, vous pouvez d’ores et déjà poser vos question aux spécialistes, et ce jusqu’au 18 février.