Une conférence dédiée à la journée mondiale de la lutte contre le cancer a été organisée aujourd’hui au siège des HCL. L’objectif : faire le tri dans les clichés et idées reçues qui gravitent autour de la maladie.
“Ne mets pas de déodorant, ça va te donner le cancer. Ma mère et ma grand-mère ont eu un cancer du sein, c’est certain, j’en aurai un !” Dans de toutes ces phrases, difficile de dire ce qui est vrai et ce qui est idée reçue. Aujourd’hui, l’Institut de Cancérologie des Hospices civils de Lyon a organisé une conférence pour mettre les points sur les i sur ce sujet. “En l’approche de la journée mondiale contre le cancer [le 04 février, Ndlr], il y a encore beaucoup d’idées fausses qui circulent”, précise Benoit You, oncologue et intervenant lors du point presse.
Le cancer est en décroissance
Depuis 2005, le nombre de nouveaux cas de cancers en France décroît, du moins chez les hommes (-1.3%), l’incidence féminine se stabilise (+0.2%). La même chose peut être dite pour le nombre de décès, en décroissance entre 1980 et 2012. En prime, les guérisons de cancer sont très fréquentes. Un cas sur deux sort aujourd’hui de la maladie, et ce grâce à de nouveaux traitements pouvant faciliter la prise en charge des cancers. Sur ce point, les intervenants sont formels : “participer à une étude médicale ne fait pas d’un patient un cobaye”. Les traitements proposés sont à majorité plus efficaces que les méthodes actuelles dont, souvent, la chimiothérapie. En outre, la question de la génétique du cancer a été aussi posée durant le point presse. Généralement, 5 à 10% des cancers sont susceptibles d’être transmis génétiquement. Sinon, les intervenants parlent de “hasard” quant à l’incidence de la maladie. Les seuls réels influenceurs seraient des mutations de gènes bien spécifiques.
Ne pas négliger une activité physique
“Avant, on suggérait que les patients ne fassent pas d’efforts physiques, évoque Benoit You. Maintenant, on encourage vivement des exercices fréquents.” En contractant un cancer, les malades connaissent un “déconditionnement physique” soit un affaiblissement de leurs dispositions musculaires et cardio-respiratoires. Une activité physique fréquente prévient ainsi des déficits physiques et moraux. Entre autres : la baisse de l’estime de soi et de la qualité de vie ainsi qu’une augmentation notable de la fatigue liée au cancer. “On demande la pratique d’un sport après les opérations, rajoute Marion Cortet. Par exemple, les opérées du cancer du sein s’abandonnent souvent à l’aviron. L’enjeu est de réhabituer les malades à leurs membres opérés.”
Une bonne alimentation, certes, mais pas de régimes restrictifs
Sur la question des régimes, les intervenants sont un tantinet plus sceptiques. “Certains cancéreux et non-cancéreux abusent de régimes, car ils préviendraient la maladie ou permettraient de mieux tolérer les traitements en question”, explique Benoît You. Des études qui ont été portées à ce sujet, les résultats restaient non-concluants. Toutefois, la nutrition, et plus largement l’hygiène de vie, influencent la vie de l’après-cancer. Récidives et rechutes sont dépendantes du régime alimentaire, de la prise de poids et de l’activité sportive. Évidemment, le tabac est à bannir. Il ne serait pas que responsable de l’émergence d’un cancer du poumon, mais aussi de cancers de la gorge, de la vessie, du pancréas, de l’estomac, du sein et autres. “Et le soutien-gorge ? Il y a-t-il des risques ?”. Aucune étude ne permet de prouver un lien entre son port et le cancer du sein. Même constat pour le déodorant, longtemps suspecté à cause des sels d’aluminium.
Pour participer au quiz organisé par les HCL, cliquez-ici