La canicule, plus facile à vivre que le grand froid hivernal ? Pour la population sans domicile fixe, rien n'est moins sûr. Et la baisse des températures en milieu de semaine ne pourrait être qu'une accalmie.
Bien qu'aucune statistique n'existe sur la mortalité des SDF en période caniculaire, 86 personnes sans domicile sont décédés à l'été 2003 dans l'ensemble du pays, d'après Le Figaro. Surtout, la canicule risque d'aggraver des pathologies existantes. Les associations lyonnaises, mobilisées depuis une semaine, restent donc vigilante afin de soutenir les 2000 personnes sans domicile de la métropole, selon les chiffres de la Ligue des Droits de l'Homme.
700 litres d'eau en plus
"Tous nos locaux sont devenus des points d'eau où chacun peut obtenir de quoi se déshydrater", explique Daniel Lambdey de la Croix-Rouge du Rhône, en état d'alerte depuis une semaine. L'ensemble des bénévoles du département ont été appelé à la mobilisation et le Samu Social, en concertation avec la Croix Rouge, a ajouté six camions à ses maraudes. Durant la semaine dernière, les deux associations ont donc distribué 700 litres d'eau de plus qu'à l'habitude dans les rues de Lyon. Des hébergements d'urgence ont par ailleurs ouvert leurs portes. Du côté de la Croix-Rouge, mais aussi du foyer Notre-Dame des Sans-Abris qui a ouvert exceptionnellement le week-end dernier et envisagerait d'ouvrir le 10 et 11 juillet.
Déclenché par le préfet, le niveau d'alerte canicule pourrait être "intense et durable", d'après Raphaël Glabi, directeur adjoint santé publique de l'Agence régionale de la santé. Celle-ci a constaté qu'au soir du 29 juin, veille de l'épisode caniculaire, 1299 appels avaient été enregistré par le 115. Tandis que le 5 juillet, plus de 2229 personnes téléphonaient au numéro d'urgence. Raphaël Glabi ajoute qu'à ce jour, "les risques sont contrôlés". Le 115 s'est d'ailleurs doté d'une liste des différents points d'eau de la ville.