Canicule : épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée. On parle de canicule lorsque la température dépasse les 34°C et ne tombe pas sous les 20°C la nuit. Photos © Antoine Merlet
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Canicule, sécheresse, vague de chaleur : Lyon brûle-t-il ?

Il fait chaud, de plus en plus chaud. Tout le monde le voit et le sent. Lyon Capitale  vous explique dans quelle proportion la ville voit sa température exploser.

C’est un rayon sec, dru et mat qui s’abat sur le crâne des Lyonnais. D’abord charmant, annonçant les beaux jours, le soleil a changé de visage. D’enchanteur, il est devenu dangereux. De riant, il s’est fait écrasant et hostile, toxique. 30°C, 35°C puis 38°C en juin. “À Lyon, on aura le climat de Madrid en 2050 et celui d’Alger en 2100”, s’alarmait Béatrice Vessiller, la vice-présidente écologiste de la Métropole de Lyon en charge de l’urbanisme, sur le plateau de l’émission “6 minutes chrono” de Lyon Capitale. Une prédiction dramatique plausible mais encore hypothétique, selon les différents scénarios – optimistes ou pessimistes – des scientifiques du Giec. Si le phénomène du réchauffement climatique est inéluctable, c’est son ampleur qui soulève un débat. D’ailleurs, Pierre Athanaze, vice-président en charge de l’environnement, nuance sa collègue : “C’est un peu caricatural. On ne sait pas vraiment à quoi ressemblera le climat à cet horizon si lointain. Ni complètement continental ni complètement méditerranéen, on sait seulement que ce sera différent de tout ce qu’on a connu.
 
Le mercure des thermomètres n’en finit plus de grimper dans la capitale des Gaules, depuis le début du printemps. À la hausse des températures, s’ajoute aussi l’augmentation des jours de vent, ainsi que la baisse des jours de précipitations… Résultat, parmi les grandes métropoles, Lyon est la ville de France qui se réchauffe le plus. De 11°C par an en 1940, nous sommes passés à 14,6°C en 2020. Un triste record difficile à expliquer pour les météorologues contactés mais qui aurait un lien avec la situation géographique de la ville. Lyon subirait ainsi l’air chaud du Sud remontant la vallée du Rhône, repoussant d’année en année la frontière entre le climat continental, habituel à Lyon, et le climat méditerranéen de la côte. “Clairement, c’est une tendance forte. Certes, on n’en est pas encore là, mais on pourrait dire que Lyon a un climat subtropical en ce moment. Ce n’est pas trop fort”, assure Romain Weber, météorologue et dirigeant de Météo Lyon, en pleine canicule de juin.

2022, déjà un record

Plus largement, l’année 2022 s’annonce déjà comme une année où la sécheresse sera forte. Les records alarmants des précédentes années difficiles sont franchis et la notion de réchauffement climatique devient chaque été de plus en plus tangible. Mais pas seulement en été. En effet, depuis que la station météorologique Lyon-Bron existe – 1921 –, le mois de mai 2022 a été le plus chaud jamais enregistré avec 19,2°C en moyenne, soit 3°C au-dessus des températures habituelles. Attention aux chiffres en trompe-l’œil, certes le record de température un jour de mai date de 1945 (le 16 mai 1945 : 34,2°C), mais la moyenne du mois ne dépassait pas les 18°C. “Il faut savoir que statistiquement le mois de mai est le deuxième mois le plus pluvieux de l’année à Lyon, derrière octobre. C’est donc normalement un mois assez capricieux, avec pas mal de pluies, un temps assez mitigé. Le mois de mai a vraiment été exceptionnel. En temps normal, il est censé pleuvoir 80 mm à Lyon, et nous avons eu seulement 16 mm cette année. Il n’y a donc aucune recharge au niveau des précipitations et même s’il pleuvait au mois de juin, ce serait trop tard”, s’inquiète Romain Weber.

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