Annoncé en mars 2011, le service Car2go est disponible à Lyon à partir de ce mercredi 1er février. Calqué sur un modèle proche du Vélo’v, il propose aux Lyonnais de louer des Smarts éparpillées dans toute la ville, puis de les garer où ils le souhaitent.
Partant du point de vue que les populations urbaines ont de moins en moins de voitures, la société Daimler a inventé le concept de Car2go : l’automobile en libre partage, One way, pouvant être prise à un point A et laissée à un point B. L'idée est déjà en place à Ulm, Hambourg et Austin. Ainsi, le parc automobile lyonnais est pris en charge par le loueur Europcar et le constructeur Daimler qui mettent à disposition 200 Smart Fortwo dans les rues de la ville. Ces dernières n'ont pas besoin de station d’accueil puisqu’elles pourront se garer sur toutes les places de parking en surface.
Des rentrées d’argent pour le stationnement
Pour bénéficier de ce droit, Car2go s’engage à payer 70 euros par mois et par voiture à la Ville pour avoir l’autorisation de stationner n’importe où. Lyon ne déboursera donc pas un centime et bénéficiera même d’une rentrée d’argent, sans devoir en contrepartie accepter des espaces publicitaires et renoncer à des revenus comme c’est le cas aujourd’hui avec Vélo’v. Daimler et Europcar espèrent parvenir à l’équilibre d’ici à trois ans en ne comptant que sur l'argent généré par les locations.
14,90 euros à l'inscription puis 29 centimes par minute
De leur côté, les utilisateurs régleront un droit d’entrée à durée illimité de 14,90 euros, puis la minute leur sera facturée 29 centimes, assurance, essence et services compris (les montants sont plafonnés à 12,90 € par heure et 39 € par journée). En cas d'accident, une franchise de 500 euros pour dommage et vol sur véhicule s'applique, bien que pouvant être limitée (cf paragraphe 14 des conditions générales de vente publiées en ligne). Un élément s'ajoute à la potentielle paranoïa pour les futurs utilisateurs : lorsque vous rentrez dans une voiture, un écran tactile vous demandera si cette dernière est en bon état. Dans le cas où vous répondriez par la négative, la voiture est immobilisée et une équipe intervient pour constater les dégâts. Oublier de faire le rapport ou de remarquer un souci, et vous pourriez peut-être vous retrouver accusé de dégradations que vous n’avez pas commises. Les potentielles indemnités sont détaillées sur le site officiel et incitent à la prudence lors de l'utilisation du service. Une simple perte des clés s'élève à 250 euros, tandis qu'un nettoyage vous sera facturé au minimum 90 € (pouvant aller jusqu'aux frais réels). Enfin, ceux qui souhaiteront sortir de Lyon intra-muros, devront continuer de payer jusqu’à ce qu’ils soient de retour dans les limites définies.
Au revoir l’espoir électrique
Contrairement à la Bluecar parisienne, les voitures ne sont pas électriques, mais seulement micro hybride avec moins de 90 grammes de CO2 par kilomètre. Le toit en panneau solaire disponible dans les autres villes, permettant de recharger la batterie nécessaire aux instruments de bord et à la radio, est abandonné, car n’ayant pas réussi à faire ses preuves. Interrogé sur l’initiative Auto lib électrique à Paris, Gérard Collomb s’est fendu en octobre d’une réponse sans équivoque : "Le problème de Paris, c’est qu’il faut recharger la batterie pendant cinq heures. L’offre n’est pas adaptée au modèle One Way". Car2go permettra-t-il de diminuer le nombre de véhicules en ville ? A Ulm, une seule voiture en One Way remplacerait 4 à 10 véhicules privés, tandis que un tiers des usagers aurait revendu leur automobile. Espérons simplement que les Lyonnais soient plus soigneux avec Car2go que Vélo’v.
Comment ça marche ?
L'inscription s'effectue en ligne, ou à la boutique 2 place de Frankfort (69003). Une carte RFID est alors remise après que l'utilisateur se soit acquitté d'un droit d'entrée de 14,90 euros. Par la suite, à l’aide d’une application smartphone, en regardant sur le site officiel, ou en appelant un serveur vocal dédié, il est informé des voitures qui se situent autour de lui.
Une fois devant le véhicule, les portes s’ouvrent grâce à une carte RFID à passer devant un lecteur se situant sous le pare brise
Au volant, un écran tactile permet de rentrer son code secret personnel, empêchant une carte volée d'être utilisée. Le conducteur fait un rapide constat de l’état du véhicule et dit s'il est en bon état. En cas de réponse négative, la Smart est immobilisée.
Une fois arrivée à destination, la voiture se verrouille et attend son futur utilisateur. La minute est facturée 0,29 euros (les montants sont plafonnés à 12,90 € par heure et 39 € par journée).