Si le collectif Ensemble 69, membre du Front de Gauche, "ne se prononce pas pour l'indépendance de la Catalogne", ils appellent à un rassemblement de solidarité ce lundi à 18h30 place de la Comédie pour demander notamment "l'arrêt de l'appui du gouvernement français et des gouvernements de l'UE au gouvernement Rajoy qui remet en question des droits démocratiques fondamentaux".
La division règne en Espagne, entrée depuis quelques semaines dans la plus grave crise politique depuis le retour de la démocratie en 1977. À Madrid, le gouvernement a choisi hier de placer la région de Catalogne sous tutelle en réaction au vote de l'indépendance de la région par le parlement catalan. Une situation qui inquiète bien au-delà des Pyrénées. Le mouvement "pour une alternative de gauche écologiste et solidaire", Ensemble 69, se place du côté de l'Assemblée Nationale de Catalogne, en relayant son appel à des rassemblements de solidarité un peu partout en Europe.
Libération de deux leaders indépendantistes
Au précédent rassemblement lyonnais, le 3 octobre, une centaine de personnes réclamait le respect "du droit des peuples à disposer d'eux mêmes" et estimait que l'indépendance était "la seule solution". Si le collectif prend des pincettes en rappelant qu'il ne "se prononce pas pour l'indépendance", l'appel est assez clair. Il demande la libération des deux leaders des deux plus puissantes associations indépendantistes de Catalogne : celle de Jordi Sanchez et Jordi Cuxerat, inculpés pour "sédition" et accusé par la justice espagnole d'avoir encouragé la foule à bloquer la sortie d'un bâtiment où des gardes civils menaient une perquisition à la fin du mois de septembre à Barcelone. Le collectif lyonnais appelle également au "respect du droit à l'autodétermination du peuple catalan" et demande "l'arrêt de l'appui du gouvernement français et des gouvernements de l'UE au gouvernement Rajoy qui remet en question des droits démocratiques fondamentaux." À Lyon, le rassemblement sera organisé le lundi 30 octobre, à partir de 18h30 place de la Comédie.
Entre Etat jacobin et Etat de droit
Le ministre de l'Intérieur et ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, estimait au micro de France Inter, le 3 octobre dernier, qu'il existait "des identités fortes à travers des territoires" et que "l’État ne peut plus être nulle part en Europe, me semble t-il, un Etat jacobin qui veut tout imposer." S'il ne s'est pas précisément exprimé de nouveau sur le sujet, la position du ministre pourrait désormais s'aligner sur la ligne d'Emmanuel Macron, qui a déclaré, pendant sa visite en Guyane, que son interlocuteur en Espagne était "le Premier ministre Rajoy. "Il y a un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. Il veut les faire respecter et il a mon plein soutien", a-t-il déclaré, ajoutant de nouveau que la crise catalane est un sujet "intérieur" à l'Espagne.