Greg Crozier et Karine Joly s'apprêtent à battre un record du parachutisme artistique en chute libre et de nuit aux Etats-Unis.
Du 21 au 23 mars, Greg Crozier et Karine Joly tenteront de réaliser une prestation artistique inédite dans le ciel de l'Arizona. Originaires de Saint-Etienne et Lyon, ils auront quatre essais pour réaliser une figure aérienne auprès de 38 autres professionnels. Le couple s'entraîne donc depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis pour réaliser cet exploit. Lyon Capitale a pu leur poser quelques questions entre deux sauts.
Quel record essaierez-vous de battre en Arizona en fin de semaine ?
Karine : On s'apprête à battre un record assez spécial puisqu'on va sauter de nuit, avec 38 autres parachutistes, depuis deux avions en formation. On fait assez régulièrement des records du monde de ce type, avec d'autres élites de la discipline. Là le défi c'est de reproduire une figure dans l'air qui forme une sorte de marguerite. Et donc le but c'est de connecter tout le monde ensemble dans l'air. Il faut absolument qu'on soit tous connectés, les quarante sportifs, pour que le jury valide le record. Parce que l'un des trois jurés observe la prestation depuis le ciel tandis que les deux autres restent au sol. Il doit ainsi valider la figure, puis des photos et vidéos sont envoyées à ceux restés au sol qui confirment ou pas.
Faut-il un entraînement régulier pour réaliser de tels exploits ?
Karine : Oui, on s'assure de faire régulièrement des records mondiaux. L'été dernier par exemple, on a battu un record de freefly en position "tête en bas" en France. Dernièrement, le 7 mars, on a atteint un nouveau record de séquence en Floride. C'est-à-dire qu'on a sauté à 5 000 mètres d'altitude avec 32 personnes pour former deux figures dans un même saut. Et la difficulté c'est de le faire tout en atteignant des plages de vents de 280 km/h. En fait c'est une discipline assez complète, qui permet de faire des figures dans des positions variées.
Quelles sont vos activités en plus du parachutisme artistique ?
Karine : On fait énormément de choses ensemble. On a fait de la compétition tous les deux pendant dix ans, aujourd'hui on donne des cours en soufflerie. Notamment pour Ifly, à Marseille et Lyon. De mon côté j'ai écrit un livre, je me consacre parfois à des évènements féminins. Mais en général on participe à des évènements à l'étranger qui nous sollicitent. Bientôt on sera au Brésil pour sauter à Rio, on est aussi invités en Finlande et à Jakarta. Sinon on va entraîner des locaux aux Pays-Bas pour des futurs records en "tête en haut".
Lire aussi : On a testé Ifly à Lyon, un concept de chute libre en intérieur
Greg : Et on aimerait bien parler du parachutisme aux jeunes qui ne connaissent souvent pas la discipline. Ce sont des carrières tout à fait atteignables à promouvoir. J'irais bien dans mon ancien lycée par exemple, donner une conférence sur le métier.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers le parachutisme ?
Greg : On a une approche un peu différente Karine et moi, mais c'est vrai que c'est une façon de vivre peu commune. Mon père faisait de l'avion et de la montgolfière quand j'étais jeune. Donc j'ai toujours eu un pied dans l'aéronautique. Mais j'ai eu un vrai déclic en regardant des scènes de chute libre dans les films des années 1990. À vrai dire, c'est un environnement dans lequel j'ai l'impression d'avoir des super-pouvoirs. J'adore la puissance que l'on ressent dans les airs.
Karine : J'ai découvert le parachutisme en tandem à 18 ans et je n'ai plus arrêté. Le déplacement en chute libre c'est quelque chose de complètement fou. On se trouve quand même dans un élément dans lequel l'être humain n'a rien à faire à l'origine. Et puis on va à une vitesse folle, c'est inhumain mais incroyablement dépaysant. Il faut le vivre pour le comprendre.
Pour observer les sauts et figures du couple, Karine et Greg les partagent notamment via Instagram.