Ce que revendiquent les fonctionnaires

La journée nationale d'action de la fonction publique a été bien suivie à Lyon. 2400 personnes, selon la police, ont défilé de la place Jean Macé (7e arrondissement) à la place Guichard (3ème).

Ce jeudi matin, à 10h30 tapantes, à l'appel de l'Intersyndicale CGT, FSU et Solidaires, les fonctionnaires du Rhône sont venus en nombre pour défendre le service public. L'acharnement réformateur du gouvernement Sarkozy (Loi Châtel, Loi Bachelot, Loi Pécresse...) crée beaucoup de mécontentements: des transformations radicales entre privatisation ou fusion, des conditions de travail stressantes, des départs à la retraite non remplacés... De quoi mobiliser les agents de la fonction publique.

Au départ du cortège, tous les secteurs sont représentés: l'administration, l'éducation, la santé, les services de l'Etat. Même les personnels de la chaîne publique France 3 Rhône-Alpes Côtes d'Azur sont là pour défendre leur statut (ils ont d'ailleurs réussi à mettre en échec un projet de journée spéciale dans la ville de Lyon). On entend un slogan : "Pour les jeunes, c'est la galère et pour les vieux, c'est la misère. Dans nos bureaux, y a trop de boulot! Embauchez des chômeurs! " Cependant, l'enthousiasme n'est plus le même qu'en 2009 à l'heure où démarrait une grande vague de mouvements sociaux. Certains ont ressorti les vieux slogans et les vieilles banderoles mais on perçoit dans cette marche tranquille une certaine lassitude. Chacun est venu avec ses propres revendications mais des inquiétudes semblables:

Anne Courbière, enseignante à Villeurbanne, se déclare résistante pédagogique (désobéisseur):
"On assiste à une casse de l'enseignement, où les futurs enseignants ne sauront pas gérer une classe. Ils auront un niveau master d'accord mais ils ne connaîtront rien aux élèves. En fait, on perd de vue que ce qui compte le plus c'est l'apprentissage des enfants et que ce combat, c'est un combat du quotidien."

Sébastien Gondard (Direction Interdépartementale des Routes Centre-Est):
"Nous ne sommes pas reconnus dans notre travail. On nous assimile toujours à la DDE. En plus, l'Etat envisage de privatiser l'entretien des routes nationales et nos emplois sont clairement menacés. Et nos vacataires, nos emplois précaires ne sont pas renouvelés dans leurs missions, avant même de pouvoir toucher des Assedic."

Farid, Fabienne, Carole et Olivia (aides-soignants et infirmiers dans un service gériatrique de l'hôpital Lyon Sud):
"Nous voulons des meilleurs salaires, des salaires qui correspondent à la charge de travail. Parfois dans notre service, pour 24 patients, il n'y a qu'une ou deux infirmières. Nous voulons des moyens, la santé pour tous. C'est incroyable qu'une chambre d'hôpital coûte 39 euros par jour à ceux qui n'ont pas de mutuelle, qu'il y ait des délais de deux mois pour des consultations médicales."

Guy Vericel, délégué CGT à la Ville de Lyon, craint la réforme territoriale:
" On ne peut que redouter la suppression de la taxe professionnelle. Ca va poser de gros problèmes, d'autant que certains postes sont déjà bloqués, qu'il n'y a ni embauche, ni mutation interne possible."

Finalement, l'intersyndicale a réussi à ratisser large et à rassembler un nombre consistant de participants. Petite performance pour une manifestation annoncée comme ayant peu d'impact.

La manif en vidéo

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