Cécile Corso est juriste, mais aussi responsable de projet pour “Femmes Informations juridiques internationales Rhône-Alpes”, l’une des seules associations en France qui aide exclusivement les femmes françaises et étrangères à régler juridiquement des questions familiales internationales.
Aujourd'hui, Cécile Corso fait partie des femmes conviées au déjeuner avec la secrétaire d'Etat chargée de la famille, Laurence Rossignol. Pour cette juriste internationaliste et privatiste, la demande d'information des femmes sur leurs droits familiaux à l'international est "immense" : "Depuis des années, nous avons de plus en plus d'appels, avec à ce jour, pas d'autres services en France qui puissent y répondre."
S'il existe également un service de ce type à Montpellier, il ne reçoit pas de public, contrairement à la FIJI-RA. Le besoin important d'informer les femmes sur leurs droits se ressent aussi bien en région Rhône-Alpes que dans le reste du pays, puisque la structure reçoit des appels de toute la France : "On est un tout petit moyen en terme d'effectifs, c'est une toute petite association donc ça devient de plus en plus difficile, mais c'est notre quotidien je dirais."
“Pourquoi sommes-nous réduites à nous défendre de cette manière ?”
En collaboration étroite avec les secteurs des violences conjugales et les associations d'aide aux familles, la FIJI-RA n'a pas encore réuni son conseil d'administration pour évoquer la grâce présidentielle offerte partiellement hier à Jacqueline Sauvage par François Hollande. Après 47 ans d'enfer conjugal, Jacqueline Sauvage tue son mari de trois balles dans le dos en 2012. Face à sa condamnation, la population civile se mobilise pour demander la grâce présidentielle, qui sera finalement accordée partiellement.
Cécile Corso, qui ne s'exprime pas ici au nom de l'association, souligne être, comme ses collègues, "confrontée dans notre travail quotidien aux questions de l'emprise, aux difficultés pour une femme à partir, mais surtout au désastre humain que peut représenter la violence conjugale dans une famille". Pour elle, dans cette affaire, la difficulté est surtout de comprendre "pourquoi on en est réduit à devoir se défendre de cette manière-là pour échapper à cette situation".
Cécile Corso confie également être interpellée par la "défaillance du système, qui laisse perdurer des situations dramatiques sur d'aussi longues années". Elle conclut par la nécessité d'accomplir un grand travail dans l'ensemble du système juridique pour qu'une femme puisse se libérer plus rapidement de l'emprise d'un conjoint violent. Pour cela, l'information sur les droits et les structures à même d'aider les victimes, est essentielle.