Cenntro Motors France liquidée : 382 salariés sur le carreau

Vendredi, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation de Cenntro Motors France (ex-SITL), basée à Gerland. Un désastre pour les 382 salariés qui prévoient une veillée mardi soir sur le site de l'usine.

Hier soir, les juges n'ont finalement pas retenu la proposition de Magnum Group, un repreneur allemand spécialisé sur la mobilité électrique qui proposait un plan pour conserver au moins 50 emplois. C'est donc la fin de l'acte pour l'usine lyonnaise de véhicules électriques, placée en redressement judiciaire au mois d'avril.

Depuis le rachat de la SITL en juin 2014 par l'homme d'affaires sino-américain Peter Wang, la production de véhicules électriques n'a en réalité jamais démarré, malgré les 10 millions injectés par son groupe Cenntro Motors et malgré le soutien extraordinaire des pouvoirs publics. Dès avril 2015, le groupe Cenntro Motors France déposait le bilan et quelques mois plus tard, le 20 octobre, l'actionnaire Peter Wang annonçait son retrait par mail, confirmant les inquiétudes des employés.

Face à ce fiasco, les syndicats ont fait une demande d'expertise judiciaire pour lever l'opacité de cette mystérieuse reprise sans activité. Une demande rejeté par les juges. « C'est incroyable, on n'a jamais eu les comptes du groupe alors que beaucoup d'argent public a été versé. On veut juste faire la lumière sur cette affaire », s'insurge Eric Butty du syndicat SUD joint par Lyon Capitale.

Un avenir anxiogène

Pour les 382 salariés, c'est le coup de grâce alors que leur usine a connu plusieurs dépôts de bilan ces dernières années, de FagorBrandt à la SITL puis à Cenntro Motors. Ils comptent désormais se battre pour faire reconnaître leurs droits, notamment auprès de leur mutuelle qu'ils craignent de perdre, et auprès de la CARSAT. « On part une main devant, une main derrière. Demain, on peut se retrouver sans mutuelle demain à cause de la liquidation, soupire Eric Butty. Et comme c'est un dossier unique, la CARSAT ne veut pas valider certains trimestres pour notre retraite, parce qu'on était en chômage partiel ces derniers mois ».

Mais le combat ne s'arrête pas là pour les employés de cette ancienne usine de machines à laver reconvertie en usine de véhicules électriques. Dès lundi, une assemblée générale se tiendra en début d'après-midi sur le site de Gerland. Le lendemain au soir, une veillée sera organisée avec les habitants pour soutenir les salariés de cette entreprise emblématique du quartier, depuis l'après-guerre.

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