À mi-chemin entre un bar et un vélociste classique, quatre entreprises se sont lancées dans l’aventure des cafés-vélos à Lyon, une concentration inédite en France. Ces commerces hybrides témoignent du développement de l’économie du vélo au sein d’une métropole qui en fait l’un des marqueurs de son identité.
En Angleterre, aux États-Unis ou dans les pays scandinaves, les cafés-vélos sont une institution. Les cyclistes du dimanche s’y donnent rendez-vous avant de partir sillonner les campagnes et s’y retrouvent autour d’une bière en fin de sortie. En France, ce genre d’endroit a mis du temps à émerger. Au milieu des années 2010, seule une dizaine d’établissements mêlant l’activité d’un bistrot et celle d’un vélociste existaient en France. La seule ville de Lyon, la plus dotée en la matière, en compte aujourd’hui quatre avec des projets assez différents et des clientèles distinctes. Un cinquième à Villeurbanne, centré autour des femmes et plus associatif, le Ponyo, complète une offre d’ampleur inégalée en France. Le pionnier, La Bicyletterie, rue Romarin dans le 1er, a, entre-temps, fermé définitivement. La plus récente ouverture, Velcroc, est un projet d’ampleur. Sur le site de l’ancien Bus Café, et après une parenthèse d’effeuillage, l’ancienne gare du pont Lafayette a été confiée par son propriétaire public, Voies navigables de France, à un duo composé d’un restaurateur et d’un réparateur de bicyclettes avec l’assentiment de la Ville de Lyon. Ce lieu a vocation à devenir la vitrine de l’essor du vélo dans l’agglomération et à lui donner une autre dimension que celle d’un simple mode de transport.
Velcroc, plus qu’un café-vélo
Les Lyonnais avaient fini par oublier une adresse longtemps incontournable. Depuis sa transformation en boîte de striptease, l’ancien Bus Café n’attirait plus qu’un public confidentiel. Confié par son propriétaire, les Voies navigables de France, à un duo détonant, il est de nouveau ouvert aux Lyonnais depuis la fin du mois de juin. La terrasse, sur les berges hautes du Rhône, propose une vue dégagée sur la Presqu’île et la basilique de Fourvière en arrière-plan. À première vue, Velcroc est un bar assez classique. Dans la salle, des roues de vélo transformées en lustre donnent un premier indice. Dans l’arrière-boutique, des réparateurs de vélo s’affairent. C’est cette singularité qui a convaincu VNF et les élus écologistes lyonnais de confier le lieu à Thomas Zimmermann (coorganisateur du festival Lyon Street Food) et Priscillia Petitjean (créatrice des Ateliers de l’Audace). Sa structure propose un service de réparation de vélos assuré par des employés en insertion. “Un ami nous a mis en relation. Il s’est dit que nous étions tous les deux bizarres et que de nous associer pourrait être une bonne idée, sourit Priscillia Petitjean. Thomas voulait mettre de plus en plus de sens dans son activité et moi je pouvais aller plus loin dans l’insertion. Pour nous, ce lieu est une super vitrine. Quand vous êtes dans le social, avoir des mètres carrés en centre-ville, c’est la croix et la bannière. Nous créons aussi des rencontres entre nos salariés en insertion et notre clientèle. Ce sont peut-être des gens qui ne se seraient jamais rencontrés.”
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