Sur les 31 députés UMP de Rhône-Alpes, seuls 4 ont voté contre. Explications.
Christophe Guilloteau
Rhône (Côteaux du Lyonnais)
"Nous ne sommes pas des godillots à la solde de qui que ce soit !"
"Mon choix n'est pas nouveau. J'ai toujours été contre. Je suis élu d'une zone extrêmement rurale, j'ai eu de nombreuses discussions avec la population et je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de choses que je n'appréhendais pas. Sur la commune de St Martin-en-Haut, il y a la plus grose production laitière de montagne en France. Ici, j'ai fait 74 % aux dernières élections. Là-dessus, il y a certainement des agriculteurs qui ont voté pour moi car ils savaient que j'étais contre les expérimentations OGM en plein champ. Voté contre, c'était ne pas trahir mes électeurs et ne pas trahir mon intime conviction. Je ne voudrais pas qu'aujourd'hui, avec les OGM nous fassions à nos enfants ce que nous avons fait, à nos parents, avec l'amiante (...). Les dix députés UMP qui ont voté contre la loi OGM ont montré que nous ne sommes pas des godillots à la solde de qui que ce soit !"
Yves Nicolin
Loire (Roanne)
"Un signal d'alarme"
"Aujourd'hui, on a un texte qui ne permet ni de garantir le principe de précaution évoqué dans le Grenelle de l'environnement, ni même de garantir la possibilité d'une recherche fondamentale relative à la santé de nos compatriotes. J'ai donc évité d'être hypocrite. Ça tombait bien car on avait une liberté de vote au sein de l'UMP. D'autant que la tournure que prenait l'Assemblée nationale tournait plus du côté des fabricants que du côté de la santé publique (...). Mon vote n'est pas une attitude de défiance vis-à-vis de l'UMP mais plus un signal d'alarme envoyé aux parlementaires pour leur dire "attention, les recherches doivent être faites en laboratoire avant même d'être réalisées dans les champs". Il faut se donner du temps pour peser les éventuelles conséquences sur la santé humaine."
Jean-François Chossy
Loire (Montbrison-Forez)
"Un vote de conscience"
" Je n'ai pas voté en suivant la discipline du parti : mon vote est un vote de conscience. Je suis très attaché au principe de précaution qui a été l'un des piliers du Grenelle de l'environnement. Or, ce principe n'était pas dans le texte que nous avons eu à voter. Je suis très mal à l'aise pour donner des autorisations législatives de culture OGM tant qu'il existe des incertitudes scientifiques sur la santé humaine. Je suis donc opposé à la culture du maïs transgénique en plein champ, même si des périmètres géographiques sont définis. Selon moi, un député doit être la courroie de transmission entre le citoyen et le gouvernement : par mon choix politique, je n'ai fait que me rapprocher de la population qui doute beaucoup sur les OGM."
Les principes généraux de la loi OGM
> Liberté de consommer et de produire avec ou sans OGM, sans que cela nuise à l'intégrité de l'environnement et à la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité, est garantie dans le respect des principes de précaution, de prévention, d'information, de participation et de responsabilité en vigueur
> Les OGM ne peuvent être cultivés, commercialisés ou utilisés que dans le respect de l'environnement et de la santé publique, des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production et commerciales qualifiées sans OGM.