Ce lundi s'ouvre devant les assises du Rhône le procès de Jean-Marie Garcia, pour le meurtre en 2006 de Chaïb Zehaf, qui a été tué à la sortie d'un bar à Oullins. La famille de la victime souhaite que la question du caractère raciste du crime soit posée aux jurés.
Trois ans après, la famille de Chaïb Zehaf ne comprend toujours pas. Pourquoi ce père de famille sans histoire a-t-il été assassiné à la sortie d'un bar PMU, où il venait de regarder un match de football (OL / Ajaccio ) avec son cousin ? Le 4 mars 2006, Jean-Marie Garcia, ivre au moment des faits, sort un pistolet semi-automatique 9mm et tire à plusieurs reprises en direction de Chaïb Zehaf, qui est atteint de trois balles. Malgré deux témoignages évoquant des insultes racistes au moment des tirs, le procureur de la République, Xavier Richaud, n'a pas retenu la circonstance aggravante de crime raciste à l'encontre du meurtrier présumé. "C'est inacceptable", indique Loïc Rigaud, directeur de SOS Racisme à Lyon.
"Ce crime a eu lieu peu après les émeutes des banlieues de novembre 2005. On a le sentiment dans cette histoire que le Procureur n'a pas voulu mettre de l'huile sur le feu", poursuit Loïc Rigaud. SOS Racisme qui n'a donc pas pu se porter partie civile pour ce procès, mais a obtenu que le philosophe Bernard-Henri Lévy soit cité en tant que "grand témoin" à l'audience, pour que la question soit posée aux jurés. Pour la famille de Chaïb Zehaf, la personnalité de Jean-Marie Garcia laisse à penser qu'il a tiré en raison de l'origine ethnique de la victime. "On a retrouvé des armes, des explosifs, des détonateurs à son domicile ainsi qu'un étui marqué d'une croix gammée", confie Halim Tiaibi, le demi-frère de Chaïb Zehaf.
Début du procès ce lundi 26 janvier à 9h30 - cour d'assises du Rhône
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