Alors que l’été n’est pas encore officiellement arrivé, les températures vont monter très haut cette semaine à Lyon, jusqu’à atteindre 38°C ce samedi. Lyon Capitale vous explique ce phénomène et ses conséquences.
Après la première vague de chaleur de l'année qui avait fait suffoquer Lyon en mai, en voilà une nouvelle. Cette semaine, les températures oscilleront entre 35 et 38°C à partir de mercredi, selon Météo France, avant de redescendre ce dimanche. Prévisionniste chez Lyon Météo, Romain Weber, estime néanmoins que ces deux coups de chaud n’ont aucun lien."Cette vague de chaleur provient d'une goutte froide située sur l'Atlantique faisant remonter de l'air chaud sur le Portugal, l'Espagne et la France. Cette chaleur vient d'Afrique. Elle n'a aucun lien avec la vague de chaleur que nous avons eu en mai", qui était liée à l'arrivée d'un anticyclone sur la France.
"Cette vague de chaleur provient d'une goutte froide située sur l'Atlantique faisant remonter de l'air chaud sur le Portugal, l'Espagne et la France", Romain Weber, prévisionniste chez Lyon Météo
Pas de record en vu
Selon les prévisions faites par les différents organismes météorologiques en ce début de semaine, le mercure devrait rester très haut jusqu’à dimanche et l'apparition d'orages. Les rafraîchissements attendus par la suite seront de moins en moins importants au fil des jours. Si les prévisions se confirment et que le mercure monte bien jusqu'à 38 degrés à Lyon ce samedi, le record enregistré pour un mois de juin entre Rhône et Saône ne sera pas pour autant battu. Pointé à 38,4°c, il remonte au 22 juin 2019.
Alors que l'été n'est pas encore officiellement installé, cette vague ne sera peut-être pas la dernière à en croire Romain Weber. La situation n'est donc pas normale et l’été s’annonce plutôt chaud. Cette chaleur précoce et écrasante est une des conséquences du réchauffement climatique, sur lequel les rapports du GIEC tirent la sonnette d'alarme.
Une vague de #chaleur particulièrement précoce est attendue sur la région lyonnaise cette semaine. Le risque de #canicule est présent mais uniquement en fin de semaine. La dégradation et le rafraichissement attendus dimanche sont loin d'être acquis. pic.twitter.com/ed3YjsPgRM
— Lyon Météo (@LyonMeteo69) June 13, 2022
Une conséquence du réchauffement climatique ?
L'été dernier, après la publication du premier rapport du GIEC, Lyon Capitale avait rencontré Freddy Bouchet, chercheur au CNRS, directeur de recherche, spécialiste du réchauffement climatique et des évènements extrêmes. Le spécialiste nous avait alors régionalisé les conséquences du réchauffement climatique, expliquant notamment qu'à "Lyon, un des impacts majeurs va clairement être les canicules extrêmes. Il y a trois effets qui font que ces canicules vont encore plus s’accentuer à Lyon qu’ailleurs : l’urbanisation, l’influence méditerranéenne et la position relativement continentale. Lyon cumule ces trois éléments qui accentueront l’impact des canicules. L’augmentation des températures extrêmes à Lyon va être beaucoup plus forte que dans beaucoup d’autres endroits de France".
"Il y a trois effets qui font que ces canicules vont encore plus s’accentuer à Lyon qu’ailleurs : l’urbanisation, l’influence méditerranéenne et la position relativement continentale", Freddy Bouchet chercheur au CNRS, spécialiste du réchauffement climatique
Bien qu'étouffante, cette vague de chaleur ne s'accompagne pas pour le moment d'un pic pollution, même si la qualité de l'air est mauvaise ce mardi 14 juin. L'alerte pollution pourrait en revanche être déclenchée prochainement, ce ne serait d'ailleurs qu’une question de jour selon Marie-Pierre Vagnot, responsable de l’observatoire ATMO Auvergne-Rhône-Alpes. L’alerte pollution concerne la quantité d’ozone dans l’atmosphère. Ce polluant est plus présent durant l’été, car il dépend du soleil et de la chaleur. Marie-Pierre Vagnot précise que même si ce polluant n’est pas un danger, il peut causer de la gêne au niveau des poumons et des yeux, selon les sensibilités de chacun.
Lire l’entretien entier : Rapport du GIEC, conséquences du réchauffement climatique : « à Lyon, l’impact majeur sera les canicules extrêmes »