Chantal Delsol est philosophe, professeure émérite de philosophie politique et membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques). Figure intellectuelle de la droite (mariée à Charles Millon, ex-ministre et ex-président de la région Rhône-Alpes), elle vient de publier Le Crépuscule de l’universel (éditions du Cerf).
Lyon Capitale : Pourquoi avoir choisi, en couverture de votre essai, Le Penseur de Rodin, entouré de corps agonisants de La Porte de l’enfer ?
Chantal Delsol : Le Penseur peut être considéré comme le symbole de l’universel, puisque la pensée veut la vérité qui est par définition universelle (si elle existe). Les corps qui l’entourent sont les particularités à l’état d’éveil.
Qu’est-ce que l’idée, assez abstraite, d’universel désigne ou engage concrètement ?
C’est l’idée d’un tout auquel rien ne manque, en réalité l’idée du TOUT. Est universel ce qui convient à tous, ce qui s’exprime chez tous. Ce qui concerne l’univers, en somme. Dire que quelque chose est universel, c’est l’élever au-dessus de la diversité pour trouver du commun, ce qui appartient à tous. On sait par exemple qu’au-delà de la très grande diversité des cultures, les caractéristiques humaines fondamentales se retrouvent partout, dans le temps et l’espace.
L’écrivain France Quéré, ayant beaucoup voyagé, avait constaté à quel point les mères de tous les groupes humains ont la même façon de bercer leur enfant et de lui parler – exemple d’un universel touchant.
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