Il aura fallu plus de dix ans pour que la justice se prononce sur "l'affaire de l'appartement de Millon", révélée en mai 1998 par Lyon Capitale. Le lièvre avait été levé par Étienne Tête. L'élu écologiste cherchait à l'époque des moyens de "faire tomber" Charles Millon, qui venait d'être réélu président de la Région grâce au soutien des élus FN. Il était ainsi "tombé" sur l'appartement de fonction de Charles Millon, attribué de manière illégale. Au fil des révélations, on découvrait ainsi que Charles Millon avait fait prendre en charge par la Région non seulement le loyer de son appartement, mais aussi toutes les charges et les factures d'eau, d'électricité, de gaz et de téléphone pour un total supérieur à 1,5 millions de francs. Il bénéficiait aussi de très conséquents "frais de personnel" et disposait ainsi d'un personnel de service à temps plein à son domicile entre 1989 et 1998. Montant de la facture : 2,2 millions de francs (335 000 euros). (En savoir plus)
Après de multiples rebondissements judiciaires, l'affaire a enfin atterri en correctionnelle en février dernier. La Justice administrative s'est prononcée plus tôt et a déjà contraint Charles Millon à rembourser le "gros" du "préjudice", soit 326 000 euros, sur les 600 000 euros estimés par Étienne Tête. Le tribunal correctionnel n'avait lui à juger, pour des raisons de prescription, que les derniers mois de l'affaire de la mise à disposition du personnel. Il a choisi vendredi de condamner Charles Millon à rembourser 10 461 euros à la Région Rhône-Alpes et lui a infligé une peine de 3 mois de prison avec sursis pour prise illégale d'intérêt. Il devra en outre verser 12 000 euros à Étienne Tête pour ses frais de procédure. L'élu écologiste s'est dit "satisfait de la décision".
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