Charte Qualité vie Nocturne, le modèle lyonnais ?

Après dix ans d’existence de la Charte qualité vie nocturne, la Ville de Lyon célèbre sa victoire et souhaite continuer à défendre son modèle.

Dix ans que la Charte Qualité Vie Nocturne existe à Lyon et les élus se félicitent de son rayonnement toujours plus important et du travail accompli. A l’origine de la Charte, la volonté pour les élus de s’associer au “monde de la nuit” et aux syndicats pour permettre aux fêtards et riverains de bien vivre ensemble.

Barcelone et Berlin explosent, Lyon devient un modèle

Alors que les célèbres Barcelone et Berlin “explosent par manque de règles sur la vie nocturne" selon Jean-Yves Sécheresse adjoint en charge de la sécurité, Lyon maintient le cap. La fierté de la Mairie : le trophée Lyon Ville Nocturne 2015, et son classement dans les Top 10 des destinations européennes pour le week-end.

L’UMIH, syndicat des métiers de restauration et d’hôtellerie, se félicite aussi du cadre de cette Charte qui “permet une exploitation dans de bonnes conditions”. Et rappelle qu’aujourd’hui près de 80% des établissements en ont fait la demande.

Selon la mairie, la Charte permet une meilleure visibilité. Au-delà des contraintes qu’elle représente, la Mairie signale automatiquement dans les guides de l’office du tourisme ces établissements chartés. Petite nouveauté cette année : le partenariat avec Yelp, site participatif de notations des établissements locaux. Ainsi, le site va désormais mettre en avant les chartés. Et en tire également une certaine légitimité puisqu’il travaille désormais avec les institutions.

“La Charte nous permet d’être tranquille”

Les 10 ans de la Charte étaient aussi l’occasion pour la mairie de remettre aux désormais 150 chartés une plaque - un peu sur le principe de l’autocollant Trip Advisor ou le Routard - afin de les remercier et de les mettre en lumière.

Plusieurs chartés nous ont ainsi expliqué que le label permettait surtout d’avoir l’esprit tranquille. “On es tranquille avec la mairie, la police, etc”, explique les propriétaires des Poupées Russes et du Café Kot, chartés depuis plusieurs années. “Les propriétaires d’établissement de nuit doivent “tout gérer, ceux qui se battent, ceux qui parlent fort dans la rue, la Charte nous permet d’afficher qu’on le fait et ça nous évite des débats”, nous dit Nicolas Laborderie, propriétaire du Terminal Club.

Pour la gérante des bars Ninkasi Croix-Rousse et St-Paul, “la Charte met en mot ce que tous les gérants font de toute façon. ça permet de le montrer à l’extérieur et de prouver au client notre engagement pour son bien être”.

Du côté du syndicat l’UMIH, Laurent Duc explique que la Charte est un facilitateur pour l’avenir surtout avec la montée grandissante d’Internet. “Tout est d’une mobilité extrême, tout va vite, il a fallu qu’on s’adapte pour tout cadrer”.

Former les associations étudiantes pour les responsabiliser

Le cadre de la Charte va d’ailleurs être étendu aux associations étudiantes, dépassant ainsi les établissements de vie nocturne. Il existe déjà le dispositif Gonambules, chargé de prévenir et d’informer les fêtards sur les quais du Rhône, mais la municipalité compte établir ce que Céline Faurie-Gauthier, déléguée à la Santé, appelle “un partenariat avec les jeunes” : la mise en place à la rentrée 2016 d’une journée de formation pour les associations étudiantes qui organisent des soirées et la signature d’un contrat de responsabilité.

Cette journée n’est, dans les faits, pas obligatoire. Pourtant, Jean-Yves Sécheresse nous a laissé entendre que les associations qui ne s’y plieraient pas seraient “mal reçues à la Mairie”.

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