Cet été encore, ils ont été abandonnés par centaines sur les routes et à la SPA pour des raisons plus ou moins explicables. En charge après pour les animaliers des refuges de retrouver une famille à ces animaux, mais pas à n’importe quel prix.
18 000, c’est le nombre d’animaux qui transitent chaque année par le refuge de la SPA à Brignais. Les boxes y sont pleins toute l’année, mais en été, c’est la surpopulation avec plus de 200 chats et autant de chiens au refuge. Car si les campagnes de sensibilisation à la cause animale sont nombreuses, les abandons continuent et augmentent même sensiblement chaque année dans le Rhône : +4% cette année. La faute à la crise ? Personne ne le sait vraiment. "Les propriétaires qui abandonnent leur animal avancent très souvent les difficultés financières pour justifier leur geste. Mais comment savoir ? Ils nous disent ce qu’ils veulent" confie la SPA de Lyon. Des difficultés financières, pas toujours. Ainsi, il est déjà arrivé que des propriétaires craquent pour un chiot le dimanche sur le marché de la place Carnot, le paient plus de mille euros et viennent l’abandonner le lundi au refuge. Début 2010, de très nombreux chiens de catégorie II comme l’American staff ou le Rottweiller, ont été abandonnés suite à la mise en application de la loi exigeant une évaluation du chien et un permis. Des démarches coûteuses.
Des chats par la fenêtre
Des abandons horribles, cela existe encore, comme par exemple des personnes qui jettent leur animal par la fenêtre de la voiture ou un chat abandonné il y a peu de temps dans sa caisse de transport dans le parc de Parilly. L’animal étant identifié, le propriétaire a été retrouvé et la SPA s’est portée partie civile contre lui, comme à chaque fois dans ce genre d’affaires. Mais la société protectrice des animaux se félicite que de tels abandons soient moins fréquents. De plus en plus souvent, les propriétaires viennent abandonner leur animal directement au refuge. "On essaie alors de voir avec les propriétaires s’il n’est pas possible de trouver une solution pour éviter l’abandon. Parfois cela marche", raconte une responsable de la SPA.
Une fois l’animal abandonné, reste encore à lui trouver une nouvelle famille. Et la durée du séjour est soumise à de nombreux facteurs, notamment l’âge et la taille de l’animal. Les chatons et les chiots sont adoptés assez rapidement, tandis que pour les chiens adultes et ceux de grande taille, c’est beaucoup plus compliqué. Ainsi Hermione, une croisée Malinois très dynamique attend une adoption au refuge de Brignais depuis février 2009.
Une belle histoire : Bobby et Caramelle
Mais les animaliers de la SPA ne cherchent pas à faire du placement à tout prix : "nous préférons attendre de trouver la bonne famille, plutôt que de voir le chien nous revenir quelques jours plus tard. Les gens ne comprennent pas toujours qu’on leur refuse une adoption et ils sont souvent déçus." Au refuge il y a également de belles histoires. Ainsi, le 12 août dernier, une période où les adoptions sont rares, une dame encore attristée par la perte de son compagnon, un Bruno du Jura, s’est rendue au refuge pour adopter un chien. Elle a le coup de cœur pour Bobby, un croisé Bruno du Jura. Déjà une belle histoire, mais qui ne s’arrête pas là. La dame n’imagine pas laisser seule la compagne de box de Bobby, Caramelle. Elle l’adopte aussi. Une adoption exceptionnelle comme les animaliers du refuge aimeraient en voir plus souvent. "Il n’y a pas de nostalgie quand un animal quitte le refuge", confie-t-on à la SPA. "Même si tout est fait pour l’animal, le refuge reste un lieu froid qui ne doit être que transitoire. Quand les chiens sont placés, ce n’est que du bonheur."
Un peu comme la société. On fait confiance aux gens et malheureusement beaucoup n'assument pas. Un petit caprice a l'automne et un abandon l'été, c'est du consommable.Il serait tellement facile de limiter tous ces abandons, et économiquement intéressant !