Shenzhen
Photo d’illustration / Domaine public

Chine : un couple de Lyonnais disparus après avoir été censurés

Un artiste d’origine chinoise et son épouse française ne donnent plus de signe de vie depuis une semaine, après avoir exposé une oeuvre rendant hommage au prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, dont le nom reste tabou en Chine.

Ont-ils été arrêtés par la police chinoise ? Un couple franco-chinois, Hu Jiamin et Marine Brossard, ne donne plus aucun signe de vie depuis vendredi 15 décembre. Le mari, artiste, tient sa propre entreprise de création artistique à Lyon. Selon l’AFP, sur la base de témoignages de proches, le couple lyonnais serait parti pour participer à la Biennale d’urbanisme et d’architecture Shenzhen-Hong Kong.

"Nous tentons de les joindre. Nous ne comprenons pas ce qui se passe", a déclaré à l’AFP un ami de longue date du couple. Marine Brossard ne répond pas à ses emails et les appels répétés sur le portable de Hu Jiamin tombent sur un appareil éteint. Un journaliste chinois, présent lors de l’exposition, a rapporté dans son propre quotidien, avoir vu l’artiste et sa femme être emmenés par des policiers en tenue civile.

Une fresque rendant hommage à un dissident chinois, censuré en Chine

Le couple avait exposé à l’entrée d’une exposition à Shenzhen, une fresque représentant une chaise vide devant des barreaux. L’oeuvre rendait hommage à Liu Xiaobo, un dissident chinois emprisonné pendant huit ans par le régime politique chinois pour avoir revendiqué le droit à la démocratie en Chine. En 2010, il avait été nommé pour recevoir le prix Nobel de la paix, mais n’avait pu se rendre en Norvège pour le récupérer. La cérémonie l’avait donc représenté par une chaise vide. Décédé en juillet dernier d’un cancer en détention, son nom reste censuré en Chine. Les autorités ont, depuis, recouvert l’oeuvre de l’artiste lyonnais, Hu Jiamin.

Interrogés, la police de Shenzhen a affirmé n’avoir aucune information sur le couple, de même que le ministère chinois des Affaires étrangères. L’ambassade de France à Pékin se refusait à tout commentaire sur ces informations, toujours selon l'AFP.

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