Christian Cervantès (au milieu sur la photo) est enterré ce matin à Givors. La caisse primaire d'assurance maladie n'a jamais reconnu sa maladie professionnelle. L'association des anciens verriers promet de poursuivre son combat.
Le plus célèbre des anciens verriers de Givors ne verra jamais son combat pour la reconnaissance de sa maladie professionnelle aboutir. Ni le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Lyon, ni la caisse primaire d'assurance maladie n'ont jamais reconnu le lien de cause à effet entre son ancien métier, son exposition durant 33 ans à des fumées suffocantes et à des éclaboussures de produits acides, et le développement de son double cancer de l'oropharynx et du plancer de la bouche. Il est mort, la semaine dernière, sans voir son combat judiciaire aboutir, sa plainte avec constitution de partie civile au pénal pour "blessures involontaires" et sa procédure devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) s'éteignent avec lui.
Dix fois plus de cancers que la moyenne nationale
Pourtant, une enquête menée en 2009 par les anciens verriers a prouvé qu'ils avaient développé "dix fois plus" de cancers que la moyenne nationale. Mais en l'absence de "l'attestation d'exposition individuelle aux produits toxiques", remise par leur ancien employeur : BSN Glasspak, ou par le repreneur de la verrerie, O-I Manufacturing (le plus grand fabricant actuel d'emballages en verre en Europe) qui a fermé l'usine en 2003, leur maladie professionnelle ne pouvait pas être reconnue ce qui bloquait toute action en justice.
Pour autant, le combat de Christian n'a pas été vain. Dans son sillage, de nombreux verriers se sont constitués en association, l'Association des anciens verriers. Ils s'engagent à poursuivre son combat pour faire reconnaître les maladies professionnelles des anciens verriers. Et ce matin, à 11h, tous rendront un hommage ému à Christian à la Maison des fêtes et des familles de Givors. Selon la volonté du défunt, il n'y aura ni fleur, ni couronne, la famille rassemblera dons et legs à l'ordre du centre Léon Bérard pour financer la recherche contre le cancer.
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