Cinéma : on a besoin de salles indépendantes !

L'agglomération lyonnaise détient tous les atouts pour s'imposer comme un pôle audiovisuel qui compte en France et en Europe : L'Institut Lumière, le réseau des salles indépendantes membres du GRAC, les entreprises de création numériques (infographie, jeux vidéos, ...), les cinémas multiplexes, les festivals de films (courts métrages, documentaires, filmographies étrangères...), les sociétés de production audiovisuelle... ont toute leur place dans cette dynamique.

Mais que serait la création sans la diversité de la distribution, dans les salles de cinéma ? Face au multiplexe Pathé de 15 salles qui arrive prochainement au Carré de la Soie, puis bientôt celui de Lyon-Confluence, les collectivités doivent soutenir les salles indépendantes, les salles d'art et essai et les cinémas associatifs. Ces salles constituent de véritables équipements culturels de proximité, alternatives à la distribution privée, indispensables aujourd'hui dans notre société de l'image et de la diversité culturelle. Eduquer à l'image en accueillant des écoles, organiser des soirées débats, diffuser des œuvres de jeunes auteurs ou de cinéastes étrangers : les salles indépendantes montrent d'autres regards, apportent d'autres émotions et forment à l'esprit critique. On se rappelle l'expression du PDG de TF1, il y a peu, affirmant que le rôle de la télévision se réduit à " vendre à Coca-Cola du temps de cerveau humain disponible ". Serions-nous condamnés à " être divertis " seulement pour être plus réceptifs aux messages publicitaires ? Société de consommation, quand tu nous tiens ! Les images sont devenues des vecteurs essentiels de développement personnel et de fabrication des représentations collectives : les pouvoirs publics ont le devoir de ne pas laisser les seules forces du marché dicter les contenus culturels de nos écrans.

Aujourd'hui, les salles indépendantes sont fragiles, comme le montrent la baisse de fréquentation du Festival du film court organisé en novembre par le Zola à Villeurbanne et le mauvais procès intenté par UGC au nouveau propriétaire du Comédia à Lyon, sur la réutilisation du nom de ce cinéma bien connu des Lyonnais. Comment les détracteurs du Comedia apporteront-ils la preuve d'une " soit disante " concurrence déloyale ? Pourquoi accepterions-nous les diktats ultralibéraux qui remettent en cause l'intervention publique dans les secteurs de la culture comme de l'éducation. La culture est un bien commun et le quatrième pilier du développement durable. Comme l'environnement, elle mérite protection !

Plus que jamais, les Verts militent pour un soutien renforcé des collectivités publiques en faveur des cinémas indépendants : les communes de l'agglomération le font déjà, elles doivent faire plus encore ; par exemple, Villeurbanne doit soutenir la création d'un nouveau Zola avec deux salles dans la future ZAC du Centre. La communauté urbaine n'intervient pas dans le domaine du cinéma, hormis en régulant l'implantation de complexes multisalles dans les grands projets urbains. Les Verts proposent que le Grand Lyon se dote progressivement d'une politique culturelle commune, notamment en matière de cinéma d'agglomération, en soutenant les réseaux et les équipements existants et en s'engageant dans une véritable démarche de développement culturel !

Pascale BONNIEL CHALIER, adjointe au maire de Lyon et Béatrice VESSILLER, vice-présidente du Grand Lyon

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