SÉRIE - Lyon deviendra-t-elle officiellement la capitale mondiale de la gastronomie ? La ville du manger gras et du boire sec a, en tout cas, fait acte de candidature pour accueillir la Cité de la gastronomie, un lieu dédié à l’art culinaire de France et du monde. Mais Lyon est loin d’être la seule en lice pour accueillir cette vitrine de la gastronomie mondiale, et les 5 autres villes candidates présentent de solides dossiers. Lyon Capitale s’est penché sur les différents projets et vous propose de les découvrir dans une série d’articles, avec une question : Lyon a-t-elle ses chances ? Aujourd’hui, une ville qui mise tout sur le charme du terroir, Beaune.
Célèbre pour ses Hospices du XVe siècle, Beaune est également indissociable du riche patrimoine agricole de sa région : vins, viande charolaise, petits fruits et légumes. Considérée comme la capitale des vins de Bourgogne, cette ville de 20 000 habitants garde en ses murs deux restaurants étoilés au guide Michelin (Loiseau des Vignes et Le Bénaton), et deux autres dans ses environs (Le Charlemagne et l'Hostellerie de Levernois).
Situé à un carrefour autoroutier, ''où passent plusieurs dizaines de millions de véhicules chaque année'' d'après la municipalité, Beaune a choisi d'ancrer son projet de Cité de la gastronomie à l'entrée de la ville, sur des terrains municipaux ''de plusieurs hectares''.
Le charme du terroir
Hospitalité. Telle devrait être la nouvelle devise de la ville tant la municipalité met en avant ''l'accueil et la convivialité'' de ses administrés ouvrant les bras ''aux touristes du monde entier pour goûter les productions locales''. Un comportement probablement dû à la dimension humaine de cette commune cernée par la campagne.
Par rapport à Lyon et Dijon très urbaines, et face à une Versailles inondée de touristes, Beaune possède un indéniable atout charme et terroir qui pourrait faire la différence. Cette ruralité, la ville d'Alain Suguenot compte bien l'exploiter en articulant son projet autour de ''pavillons étroitement liés au projet de la Cité du vin, prévu par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne''.
Un projet malin
Conscient de son ancrage rural et culturel bourguignon, Beaune a choisi le bois et la pierre comme composantes essentielles du bâtiment de la Cité où ''l’aspect environnemental est une préoccupation importante, pour ce projet conçu en harmonie avec le paysage urbain local''.
Déjà propriétaire des terrains dédiés à la Cité de la gastronomie, Beaune prévoit un budget situé dans une fourchette de 150 à 200 millions d'euros (!). Il serait financé par des partenaires publics et privés dont la mairie n'a pas souhaité communiquer le nom.
Bien qu'un peu isolée géographiquement, Beaune est desservie par deux lignes TGV et longée par l'autoroute A6. Mais quoi qu'en disent les éloges de la communication municipale, la candidature beaunoise est handicapée par le manque de rayonnement international de sa ville et peine à véritablement incarner une Cité à visibilité mondiale. Malgré tout, Beaune s'affirme, face à Dijon comme ''l'autre candidat bourguignon'', tenant ainsi la dragée haute à l'Ile-de-France (Rungis et Versailles) en nombre de candidats.
Lire aussi :
Cité de la gastronomie - épisode 1 : Versailles royale
j'apprécie cette série d'articles, ils permettent de voir de l'avant et de mieux mesurer les paramètres.