Mardi 8 juin, place des Terreaux. Des enseignants sont là pour se faire entendre. Quatre postes « RASED » sont supprimés sur Vaulx-en-Velin, Décines et Jonage alors que les instituteurs réclament des postes supplémentaires pour venir en aide aux élèves en difficulté. C'est là le but du RASED, un Réseau d'Aide Spécialisée aux Élèves en Difficulté, renommé par les 130 enseignants grévistes « Rien A Secouer d'une École en Difficulté ».
Qu'est-ce que le RASED ?
Le RASED est composé d'un psychologue scolaire, un maître de rééducation scolaire (maître E) et un maître spécialisé dans les problèmes de comportement et d'adaptation à l'école (maître G). Ils interviennent à la demande des enseignants pour aider les élèves les plus en difficulté au sein d'une classe. Le but est d'agir pendant les horaires d'école afin d'éviter une surcharge à l'enfant et ne pas l'isoler du reste de la classe.
Mouvement de grève...
Alors que les enseignants interpellaient l'inspection académique du Rhône sur ce sujet, le « faire avec » était la seule réponse. Du coup, mardi 8 juin, 18 écoles de Vaulx-en-Velin étaient fermées. Le matin, lors d'une assemblée générale, les instituteurs ont voté le principe d'une grève à la rentrée scolaire de septembre 2010 si les postes supprimés ne sont pas restitués. D'ici là, ils laissent « une nouvelle chance à la négociation » en demandant à l'inspection une audience au mois de juin.
...original
L'après-midi, place des Terreaux, a lieu une « classe sauvage ». Tableau, bureaux, bancs d'écoliers, l'illusion est parfaite. Les enseignants ont concocté des mini-pièces de théâtre très engagées. « La petite enfance va mal », le mot d'ordre est lancé. Premier tableau : dans une crèche, un adulte s'occupe de 35 unités d'enfants, enfants qui ne sont plus que des numéros et dont des logiciels ultra performant s'occupent. Vient ensuite l'école primaire, et le cours de Madame Paule Emploi. Au programme ce jour : Normalité, rentabilité et sanctionné. Les élèves, joués par des enseignantes, réclament l'EPS (sport). Au lieu de ça, on leur fait ingurgiter les bouteilles du « savoir ». Alors que les enfants n'arrivent plus à apprendre, la maîtresse elle, ne comprend pas les mots « aides personnalisées ».