C’est une des nombreuses mesures qui entrent en vigueur au 1er janvier 2017. La loi pour une République numérique va obliger les auto-écoles à publier leurs taux de réussite aux différents examens (code de la route, permis). À Lyon, ce devoir de transparence n’est pas accueilli partout de la même manière.
Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Cela fait maintenant plusieurs années que l’on peut trouver très facilement en ligne ou en faisant une demande auprès de la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs), les taux de réussites des auto-écoles. Mais à partir du 1er janvier, l’accès à ces informations sera rendu encore plus simple, puisque leur publication en ligne deviendra obligatoire. Une mesure de transparence qui doit permettre aux apprentis automobilistes de se repérer dans la jungle des auto-écoles.
“Toutes les auto-écoles ne sont pas égales”
Mais à Lyon, les avis sont partagés. Du côté de l’auto-école Jean Macé, 3e au palmarès du site codeclic.com avec 72% de réussite, “on n’a aucun problème avec ça. Aujourd’hui c’est important pour les élèves de savoir si une auto-école a un bon ou un mauvais taux de réussite, défend-on. Cela ne nous fait pas peur. Cela nous incite même à être encore meilleurs.”
Dans une autre auto-école de Lyon, celle des Célestins dans le 2e arrondissement (30% de réussite), on se dit “contre cette mesure. Toutes les auto-écoles ne sont pas égales. Celles qui sont plus proches des centres d’examen et qui font plus de conduite accompagnée sont favorisées.”
“Il est plus facile de passer son examen en milieu rural, qu’en milieu urbain”
Cette transparence qui pousse à la concurrence entre les auto-écoles n’a pas que des effets positifs. Elle pourrait aussi accentuer le rejet des mauvais élèves. Dans un article du Figaro, Philippe Colombani, de l’UNIC (Union nationale des indépendants de la conduite), prévient : “Celui qui a déjà raté plusieurs fois son permis n’arrivera plus à s’inscrire. Personne n’en voudra par peur qu’il fasse chuter le taux de réussite.”
Le simple taux de réussite ne dit en effet rien sur les différences entre les auto-écoles. Selon l’endroit où elles se situent, elles ne vont par exemple pas recevoir le même profil d’élèves. “Le lieu joue sur le taux de réussite. Il est plus facile de passer son examen en milieu rural, qu’en milieu urbain”, conclut au Figaro Philippe Malpièce, de la formation des conducteurs au Conseil national des professions de l’automobile (CNPA).