Neuf licenciés sur vingt-six employés. Galeshka Moravioff, propriétaire parisien des CNP, a fait hier un passage aussi rapide que “désagréable”, selon son propre terme, à Lyon.
Accueilli par les huées de ses employés, en grève toute la journée, le PDG des cinémas art, essai et recherche du centre-ville, s'était donc déplacé pour réaliser les entretiens de licenciements économiques, “sans préavis”. Il avait déjà cet été fermé en catimini Odéon, l'une des trois structures CNP, marquant encore davantage la rupture de dialogue datant de plusieurs années, avec son directeur et programmateur lyonnais, Marc Artigau, ainsi que ses employés.
Deux des assistants de ce dernier ont donc été remerciés hier, deux personnels de l'entretien ainsi que sept contrôleurs. Aussi les deux CNP encore sur pied vont-ils se retrouver sans aucun employé pour contrôler les billets des spectateurs, avant l'entrée en salle. “C'est n'importe quoi, on n'a jamais vu ça : un cinéma sans ouvreur!” se sont insurgés plusieurs employés. “Moravioff veut contraindre les projectionnistes à descendre pour faire le contrôle des billets”, estiment-ils. Le propriétaire a reçu quelques journalistes dans un petit bureau surchauffé des Terreaux, pour affirmer sa volonté de maintenir en vie la structure CNP. “Je vais faire les investissments nécessaires pour que le public revienne”, a-t-il promis, évoquant l'état déplorable des salles, véritables étuves en été et frigos en hiver. “Je vais faire en sorte qu'il y ait à nouveau la climatisation, et qu'on nettoie aussi les salles”, a ajouté Galeshka Moravioff, parlant d'un investissement de 100 000 euros. “Mensonges”, ont réagi les employés, qui attendaient leur patron de pied ferme dans la rue. Moravioff aura dû rejoindre son taxi entouré par une dizaine de CRS.