Dans une tribune publiée dans le journal Libération, le Premier ministre défend la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem, dénonçant au passage "des peurs et des fantasmes entretenus" par certains.
Il faut bien le dire, difficile ces derniers temps pour Najat Vallaud-Belkacem de trouver des appuis francs alors qu'elle se démène pour faire accepter sa réforme du collège.
Pourtant, dans le rang des ses adjuvants, elle compte un soutien de poids : Manuel Valls. Dans une tribune publiée dans Libération, le Premier ministre tente d'expliquer pourquoi la réforme du collège présenté par la ministre de l'Education nationale "doit se faire" . "Parmi les grandes avancées républicaines, il y a l'école. L'école laïque, gratuite et obligatoire. Son ambition (…) : permettre à chacun de s'élever, casser les privilèges, faire que la naissance et le milieu social ne dictent pas le destin des enfants", pose Manuel Valls.
"Lieu de tri"
Pour lui, si "notre école n'a pas failli", elle est devenue "l'une des plus inégalitaires d'Europe" et avance "à rebours de sa promesse initiale". C'est donc au nom de l'égalité des chances que Manuel Valls, comme Najat Vallaud-Belkacem défend sa réforme du collège, assurant que sur les 35 000 jeunes sortis chaque année du système scolaire sans diplôme, 34 % ont un père ouvrier, quand 10 % ont un père cadre supérieur.
"Notre école n'est plus le rempart qu'elle devrait être contre la reproduction sociale. Au contraire, elle l'encourage, elle fabrique de l'échec de l'exclusion. Et donc du désespoir", appuie le numéro un du Gouvernement pour qui le collège est trop souvent devenu "un lieu de tri entre ceux qui mériteraient de poursuivre au lycée et vers l'enseignement supérieur et ceux qui ne pourront pas".
Contre-vérités
Concrètement, Manuel Valls dénonce des contre-vérités sur cette réforme. "Des peurs et des phantasmes ont été entretenus", estime-t-il, vantant entre autres l'apprentissage d'une deuxième langue vivante pour 100 % des élèves dès la 5e, contre 16% d'élèves en classes bilingues aujourd'hui.
"J'écoute les critiques. Elles me surprennent (…) Ceux qui entretiennent volontairement la confusion entre excellence et élitisme sont, en fait, les promoteurs cyniques d'une excellence réservée", juge Manuel Valls qui place Najat Vallaud Belkacem en "exemple" de "l'école moteur de l'ascension sociale".