Le candidat dissident PS s'est qualifié pour le second tour des législatives en arrivant en deuxième position derrière le candidat LFI Nouveau Front Populaire Gabriel Amard. En maintenant sa candidature, Jean-Paul Bret veut offrir une autre alternative à Villeurbanne.
Ce mercredi matin, c'est au sein d'une brasserie, à deux pas de l'Hôtel de ville de Villeurbanne qu'il a occupé pendant 19 ans que Jean-Paul Bret reçoit. L'ancien maire de la commune s'est qualifié pour le second tour dans la 6e circonscription du Rhône. Arrivé deuxième avec 19,94% des voix derrière Gabriel Amard, le socialiste n'a pas pensé une seule seconde à se retirer de la course.
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"Au premier tour j'ai offert une possibilité aux gens de pouvoir s'exprimer entre LFI et le RN" débute-t-il devant les quelques journalistes présents. "Les gens m'ont remercié d'offrir cette alternative. Aujourd'hui, ce serait trahir les électeurs de me retirer. Et cela conduirait à une parodie démocratique avec un deuxième tour avec un seul candidat" poursuit-il.
"On a un candidat totalement soumis à son beau-père"
S'il admet la tâche "difficile" pour le second tour face au candidat LFI du Nouveau Front Populaire, il veut croire à la victoire dimanche prochain. "J'ai croisé des gens qui m'ont dit qu'ils avaient voté pour Gabriel Amard de peur de voir le Rassemblement National arriver en tête mais qui voulaient voter pour moi au deuxième tour".
Gabriel Amard, gendre de Jean-Luc Mélenchon, n'échappe pas aux critiques acerbes du candidat étiqueté comme PS dissident. "On a un candidat qui est totalement soumis à son beau-père, qui n'exprime rien" estime Jean-Paul Bret. "Il a des propos insensés qui sont ceux d'un apparatchik qu'il est depuis toujours. Ma candidature face à lui est plus que nécessaire".
Une mission difficile pas "pas impossible"
Une candidature maintenue malgré les pressions exercées sur l'ancien maire de Villeurbanne pour la retirer. Olivier Faure, patron du Parti Socialiste a d'ailleurs écrit, quelques heures après le premier tour des législatives, au dissident pour tenter de le convaincre de se désister. Des pressions qui n'ont pas fait vaciller le candidat à la députation. "Avant le premier tour mes opposants m'ont attaqué en me disant que je faisais le jeu du RN. Là, ce n'est plus le cas et on peut même me remercier d'avoir présenté ma candidature car sans moi, l'extrême droite aurait été présente au deuxième tour" juge-t-il.
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"Le fait qu'il n'y ait pas de candidat RN au deuxième tour, ça devrait tous nous réjouir. Mais j'ai l'impression que mon adversaire est moins content car ça lui promettait un deuxième tour extrêmement commode" ajoute-t-il.
Face à un candidat "fantôme et absent de sa circonscription", "n'y habitant pas et n'y votant même pas", Jean-Paul Bret entend défendre une autre gauche dans cette circonscription villeurbannaise. Une gauche différente de la ligne portée par l'Insoumis Amard et son patron, Jean-Luc Mélenchon, qualifié de "repoussoir" par le candidat socialiste. "On a l'impression qu'il ne veut pas que la gauche gagne mais qu'il est plus intéressé à conserver une forme de leadership au sein de la gauche" analyse Jean-Paul Bret à propos du patron de LFI.
"J'étais un candidat libre et un candidat de gauche, je l'ai toujours revendiqué, et ça ne changera pas". Avec 26 points à rattraper sur son adversaire après le premier tour, la mission de l'ancien édile de la commune s'annonce difficile. "Mais ce n'est pas impossible" conclut-il, dans un sourire.
"parodie démocratique" depuis que les électeurs.trices sont appelés à voter contre et non pour !