Emmanuelle Gharbi et Marius Muzat, deux des lauréats, aux côtés de la Maire de Vaulx-en-Velin, au centre. (@NB)

Comment la Métropole de Lyon veut encourager l'installation de nouveaux maraichers sur son territoire

Dans le cadre d'un appel à projets lancé par la Métropole de Lyon, trois projets de futurs maraîchages ont été retenu. À la disposition des trois agriculteurs, six hectares de terres agricoles détenues par la Ville de Vaulx-en-Velin.

Comment assurer une production alimentaire suffisante en France ? La question se pose, alors que plus de la moitié des agriculteurs ont aujourd'hui plus de 55 ans. Un constat relevé par la Métropole de Lyon, qui, en mars dernier, lançait un appel à projets consacré au maraîchage biologique.

Un espace test agricole de six hectares, situé sur les Terres du Velin à Vaulx-en-Velin, a donc été retenu pour accueillir, prochainement, trois lauréats ayant proposé un projet de maraîchage biologique. "Nous voulons maintenir, développer et transformer l'agriculture du territoire", insiste Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, ce mardi 24 septembre.

Jérémy Camus, vice-président délégué à l’Agriculture, à l’Alimentation et à la Résilience du territoire, reprend : "C'est un dispositif assez inédit en France (...) pour reconquérir en maraîchage les terres historique du Velin, mais aussi pour nourrir les habitants".

Les six hectares de terres agricoles à Vaulx-en-Velin seront bientôt occupés par le trois lauréats. (@NB)

Jusqu'à trois ans sur l'espace test

A travers cette nouvelle initiative, la Métropole de Lyon souhaite offrir une rampe de lancement à de futurs maraîchers qui ne sont pas nécessairement issus du milieu agricole. Ainsi, tout le matériel nécessaire au maraîchage sera à disposition des lauréats. Une redevance progressive sera appliquée pour le foncier.

Le projet devrait s'étendre sur trois ans maximum, après quoi les nouveaux maraîchers devraient repartir avec un bagage suffisamment important pour, peut-être, se lancer dans l'activité et leur projet. "L'objectif et l'enjeu, c'est qu'ils ouvrent leurs exploitations sur notre territoire", confirme Bruno Bernard.

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Bien qu'il s'agisse "seulement" d'un espace test, les productions de ces nouveaux paysans seront ensuite mises à la vente, afin de favoriser les circuits-court : ventes directes, marchés ou encore restauration collective. "J'espère que ce projet servira de modèle d'essaimage pour notre Métropole et les autres villes de France", complète Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin.

Des projets et des profils différents

Parmi les trois heureux lauréats, deux sont venus présenter leur projet ce mardi 24 septembre : Emmanuelle Gharbi, 38 ans, et Marius Muzat, 25 ans. La première a imaginé la plantation d'une gamme de 40 variétés de légumes, fleurs comestibles et gingembres frais. À terme, elle souhaite lancer son exploitation. "Quand on n'est pas issu du milieu agricole, ça peut être compliqué de franchir le pas et, surtout, de trouver le foncier. (...) Ce projet nous permet de prendre peu de risques", estime-t-elle. Le second, lui, a pensé à un maraichage diversifié.

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De plus, 40 % des paniers récoltés seront remis aux bénéficiaires du Secours Populaire. Enfin, Sébastien Cailliau, troisième lauréat et jardinier-maraîcher de profession, produira avec l'aide d'oyas, des arroseurs autonomes.

"Pour sortir d'une agriculture de masse, il faut installer une masse d'agriculteurs"

Ils auront chacun environ un hectare à leur disposition, ainsi que trois autres hectares en commun "pour faire coopérer les trois testeurs ", souligne le président de la Métropole. Aussi, l'Association Départementale pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural (ADDEAR) accompagnera les lauréats, notamment dans leurs démarches auprès des potentiels clients.

La Métropole de Lyon sélectionnera de nouveaux projets à l'issue de cette première période sur le terrain test. Une initiative que Emmanuelle Gharbi résume d'une phrase bien connue, prononcée par Jean-Martin Fortier, agriculteur québécois : "Pour sortir d'une agriculture de masse, il faut installer une masse d'agriculteurs".

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