Dans certaines cités de l'agglomération lyonnaise, l'argent du trafic de drogue paie les loyers, les courses au supermarché et les factures d'électricité. Dans la région, l'économie de la drogue est estimé à 300 millions d'euros.
C'est l'un des rares bailleurs sociaux lyonnais à parler ouvertement. Didier Maciocia, le patron de la Société régionale d'HLM de Lyon, ne mâche pas ses mots : "ma pensée est que les loyers sont vraisemblablement payés par l'économie souterraine, de laquelle font partie tous les trafics, sans qu'on puisse en évaluer la proportion." Certains pousseront des cris d'orfraie. C'est pourtant la réalité de certains territoires parmi les plus pauvres de la métropole (les quartiers prioritaires), où le taux de chômage peut toucher jusqu'à la moitié des jeunes dans certains secteurs (1). Du cash qui paie les loyers mais aussi aussi les courses au supermarché, les factures d'électricité... « Chaque année, poursuit-il, on est tenu d'établir une enquête de revenus pour le calcul du revenu de solidarité. Donc les revenus de nos locataires, on les connaît. On sait donc que quand quelqu'un n'a pas de revenus, est en décalage avec l'aide sociale et qu'il nous paie très facilement en cash, sans retard, voire parfois plusieurs mois d'avance, on a de fortes suspicions qu'il s'agisse d'argent illégal. »
Il vous reste 84 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.