CHRONOLOGIE - Avec cinq arrêtés anti-prostitution à son actif, la Ville de Lyon est une municipalité pilote dans la politique d’exclusion des prostituées de l’espace public.
29 juillet 2002. Le premier arrêté municipal a anticipé de quelques mois la loi de sécurité intérieure de mars 2003. Comme la loi, l’arrêté interdisait, de fait, le racolage des filles à pied en centre ville. Chassées du centre-ville, les femmes prostituées sont allées au-delà des voûtes de Perrache. D’où une concentration de prostituées dans ce secteur.
10 octobre 2006. Avec les effets de la loi de 2003 réprimant le racolage aussi bien passif qu’actif, les camionnettes se sont multipliées. En raison d’un double phénomène. Pour échapper aux contrôles de police, les filles ont été encouragées, par la police elle-même, disent certaines, à se mettre en camionnettes. Et de nombreuses parisiennes sont arrivées parce qu’elles étaient chassées du bois de Vincennes. Le maire de Lyon invente une nouvelle manière d’agir : l’arrêté anti-stationnement de camionnettes. Comprendre pour la police : camionnette de prostituée. Le premier périmètre interdit les quais Perrache et les rues adjacentes. Ce faisant, Gérard Collomb souhaite répondre aux plaintes des riverains du quartier Perrache qui insistent, tour à tour, sur la saleté, la “faune des clients” ou le bruit généré par les prostituées.
30 juillet 2007. Les plaintes des riverains arrivent sur le bureau du maire alors qu’il lance son projet urbain Confluence, nouvelle vitrine de Lyon. Autant dire que les prostituées ne correspondent pas à l’image que Gérard Collomb voudrait donner de ce quartier. Or, sous les effets du second arrêté, les camionnettes se sont toutes regroupées cours Charlemagne. On en comptait plus de 170. L’arrivée d’un nouveau préfet, Jacques Gérault après les présidentielles de 2007 a changé la donne. Ancien directeur de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, il est adepte de la manière forte. Une première opération, très médiatisée, d’évacuation par la fourrière et la police d’une dizaine de camionnettes, a été suivie par un troisième arrêté interdisant le stationnement des camionnettes sur tout le secteur de Perrache. Il est appliqué avec une grande vigueur par le préfet.
20 mai 2008. Conséquence de l’arrêté, les camionnettes déménagent de l’autre côté du Rhône, à Gerland, et sur les routes nationales de la périphérie. La concentration et l’installation de camionnettes, la journée, à proximité de locaux d’activité et d’établissements scolaires suscitent une nouvelle vague de plaintes de riverains. Un arrêté est pris moins d’un an après le déménagement des camionnettes dans le sud du quartier.
18 Décembre 2009. Attaquée en justice pour son arrêté de mai 2008 concernant le sud de Gerland par une prostituée, la Ville de Lyon ne voulait pas aller plus loin dans sa politique des arrêtés anti-prostitution. C’est en tout cas ce que déclarait Jean-Louis Touraine, premier adjoint (PS) en charge de la question : “ça ne me paraît pas opportun d’étendre le périmètre de l’arrêté tant que la justice n’a pas pris sa décision”. Mais sous l'insistance préfectorale, Gérard Collomb a accepté. Il ne voulait qu’un courrier explicite du préfet. Courrier qui a été envoyé début décembre. “De sorte que si la Justice dit que ce n’est pas opportun d’étendre le périmètre, elle se débrouillera avec le préfet”, nous expliquait Jean-Louis Touraine.Ce cinquième arrêté interdit le stationnement des camionnettes dans le triangle formé par les rue Brun, Pré Gaudry et Crépet où l’on pouvait compter jusqu’à une trentaine de camionnettes en activité le week-end.Signé avant Noël (selon les services du premier adjoint en charge de la sécurité Jean-Louis Touraine), cet arrêté a été appliqué ce mardi 5 janvier. Selon plusieurs témoins, employés d’entreprises riveraines, la police est intervenue entre 9h et 11h du matin pour procéder à l’enlèvement d’une dizaine de camionnettes qui ont été conduites à la fourrière.
Retrouver en kiosque le dossier de 13 pages consacré à la prostitution dans le mensuel Lyon Capitale de janvier.
Pour reprendre les propos, d'un de nos grand maire, Louis PRADEL, qui s'exprimait sur le même sujet, lors du mouvement des prostituées ' on ne va tout de même pas couper le zizi de tous les lyonnais !'...Plus sérieusement, demandez au riverains des places de la comédie, Louis Pradel, mais aussi de la rue sainte Catherine et des pentes de la croix rousse, s'ils apprécieraient une telle dépense d'énergie politique et de moyens, pour chasser les dealers de ces zones !Secteurs qui étaient occupés, il y a quelques années, uniquement par les prostituées.Elles, elles payent des impôts. La prostitution n'est pas illégale.Contrairement au proxénétisme et au trafic de drogue.Certes ces dames sont visibles, même pour les non initiés. Les dealers le sont moins. Allez faire un tour sur la place de la Comédie (située devant l'hôtel de ville et l'opéra) le samedi après-midi et soir...Remontez à pieds la rue Romarin, à partir de la place des terreaux. Vous avez plusieurs individus qui prennent racine, à l'angle sainte catherine/romarin.Vous serez très certainement accoster, si vous ne ressemblez pas à un policier...Je précise que je ne suit pas policier, mais ancien riverain. La police et les décideurs ne peuvent méconnaitre cette situation.