En 2016, l’organisation mondiale de police a accepté un versement de 50 millions d’euros des Émirats arabes unis. Une contribution qui passe par une curieuse “Fondation Interpol pour un monde plus sûr” où se croisent des chefs d’État, des personnalités des affaires et des exilés fiscaux.
C’est une contribution historique, pourtant passée inaperçue. Au printemps 2016, les Émirats arabes unis ont signé un chèque de 50 millions d’euros, étalés sur cinq ans, à l’organisation mondiale de police Interpol, dont le siège est à Lyon. Un versement, annoncé officiellement en mars 2017, destiné à financer sept projets de lutte contre la criminalité. Avec ce don significatif de 10 millions par an, les Émirats sont devenus en 2016 le premier État stricto sensu contributeur d’Interpol, hors apports d’agences gouvernementales. Seuls les États-Unis, avec une contribution statutaire annuelle de 10,5 millions d’euros en 2017, et des apports supplémentaires de différents ministères et du FBI, émergent aujourd’hui devant le richissime pays de la péninsule arabique. La contribution des Émirats, énorme pour une organisation internationale au budget modeste (113,7 millions d’euros en 2016), ne pose-t-elle pas la question de l’indépendance financière pour l’agence policière ? Étrangement, ce versement est passé par d’autres canaux de l’organisation, plus officieux. Ceux d’une mystérieuse et étonnante “Fondation Interpol pour un monde plus sûr”, basée à Genève, sur les rives du lac Léman.“Développer des partenariats public-privé”
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