Dans une agglomération toujours aussi attractive, les villes de l’Ouest offrent un cadre de vie privilégié tout en profitant des équipements lyonnais.
Les villes en tête de notre palmarès des communes où il fait bon vivre comptent parmi les plus recherchées des nouveaux arrivants dans la métropole de Lyon. Mais elles sont rarement celles où le marché de l’immobilier est le plus dynamique : une quarantaine de ventes en moyenne par an pour des localités comme Limonest (1er), Dardilly (2e), Chassieu (4e) ou Charbonnières-les-Bains (5e). Les bonnes affaires sont rares ou à des billets d’entrée très élevés. Lyon (520 000 habitants) qui complète le podium fait figure d’intrus dans les hauteurs de notre classement. La capitale de la métropole profite de ses équipements de centralité culturels, scolaires, sportifs ou médicaux. Lyon dispose surtout d’une offre de commerces et de restaurants sans égal dans la métropole. À l’exception lyonnaise près, le top 10 est principalement composé de villes à taille humaine, moins de 10 000 habitants, et cossues. Elles se situent majoritairement dans l’ouest de l’agglomération et sont pour la plupart construites autour d’un petit centre-ville riche en commerces de proximité. Ces communes ont souvent su enrayer le déclin des petits magasins. Mieux, à Charbonnières-les-Bains, Limonest ou Saint-Didier-au-Mont-d’Or, elles en ouvrent de nouveaux grâce au concept en vogue de halles mêlant artisans d’excellence et brasserie.
Le rêve de la maison individuelle
La banlieue Ouest aiguise les convoitises grâce à un cocktail gagnant entre espaces naturels préservés et habitat principalement pavillonnaire. Depuis le premier confinement, voilà plus de trois ans, les recherches des acheteurs sont davantage portées sur les maisons individuelles avec un lopin de terre. Un désir qui les oriente, dans la métropole de Lyon, vers la troisième couronne. Celle où se trouvent les villes de tête de notre classement. Cet effet collatéral du Covid a posé un coefficient multiplicateur sur une tendance de fond. Dans leur ouvrage La France sous nos yeux, Jérôme Fourquet (sondeur à l’Ifop) et Jean-Laurent Cassely (essayiste) décrivaient ainsi le phénomène structurel : “À partir des années 1970-1980, un espace résidentiel bien particulier commence à être associé systématiquement aux classes moyennes, et son développement très rapide va bouleverser nos paysages. Il s’agit de la maison individuelle avec jardin située en lisière de ville ou du noyau villageois ancien, dans un ‘nouveau village’ composé de petits lotissements. (…) La maison individuelle représente ainsi un véritable idéal résidentiel et structure une part très significative de l’espace urbanisé.”
Dans la métropole de Lyon, cet espace correspond au Sud et à l’Ouest lyonnais à partir de Sainte-Foy-lès-Lyon et à la frange la plus orientale de la métropole (Meyzieu, Mions, Chassieu). D’une manière générale, les Français, en période post-Covid, sont moins tentés par la vie en ville. Dans la déclinaison nationale de notre classement réalisée chaque année par Le JDD, les villes moyennes progressent de manière spectaculaire quand les métropoles dévissent.
Entonnoir
Dans l’agglomération lyonnaise, la quête de la maison individuelle n’est pas la plus évidente pour de futurs acquéreurs. La lutte contre l’artificialisation des sols et le nouveau plan local d’urbanisme qui a sanctuarisé des espaces verts limitent les possibilités alors que la pression démographique ne faiblit pas. Si les écologistes ont décidé de se retirer de la course à l’attractivité, marqueur phare des années Collomb, les projections de 15 000 nouveaux habitants chaque année se vérifient. Le rythme des constructions stagne, lui, à des niveaux historiquement bas, autour de 3 500 logements vendus en 2022. Les villages ou petites villes occupant les premières places de notre classement sont sommés de prendre leur part, mais renâclent de peur de perdre leur identité et leur charme. Limonest a su le faire, sa population a progressé de 16 % ces cinq dernières années, tout en gardant la première place de notre classement. C’est le difficile chemin de crête à suivre dans une métropole attractive.