À l'occasion de la journée de l'Europe, les salariés d'Euronews ont organisé un rassemblement et un concert de casseroles pour interpeller les autorités européennes concernant la suppression de 200 postes au sein de leur chaîne.
Entre 60 et 100 salariés ont pris part à une "casserolade" mardi 9 mai, devant le cube vert Euronews à Lyon. Récemment, la chaîne d'informations internationale annonçait vouloir supprimer près de 200 postes à Lyon d'ici l'année prochaine. Le concert de casseroles, qui a duré environ une heure, avait pour objectif d'interpeller les autorités européennes sur cette situation, alors que la chaîne a été fondée il y a 30 ans par 10 groupes audiovisuels publics européens. "La Commission européenne nous a soutenus dès le début et aujourd'hui on se sent abandonné vis-à-vis des nouvelles directives par les actionnaires", estime Marie Jamet, journaliste à Euronews et membre du syndicat national des journalistes (SNJ).
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Nouvel actionnaire et 200 postes supprimés
En grande difficulté financière depuis de nombreuses années, la chaîne paneuropéenne a perdu environ 160 millions d‘euros et, pour la seule année 2021, elle était à -20 millions d’euros. La direction d'Euronews, qui espère un retour à l'équilibre financier "d'ici à 2025", veut donc supprimer près de 200 postes, en plusieurs vagues, à Lyon d’ici l’année prochaine. La première vague est d'ores est déjà prévue pour le mois octobre. À Lyon, sur les près de 400 salariés, seulement 140 journalistes resteront, à savoir "l'équipe francophone, l'équipe d'Africanews, russophone et l'équipe perse" explique Marie Jamet.
"En termes de mission, ce ne sera plus la même chose. La nouvelle direction argumente une nécessité économique et vise avant tout la bulle de Bruxelles, dont des décideurs, des lobbyistes. On ne sera plus du tout sur les missions pour lesquelles la chaîne a été créée, où l'on avait une mission de service public à destination des citoyens européens", déplore Marie Jamet, journaliste à Euronews depuis 17 ans. D’ici à 2025, le projet de la direction vise donc à faire de Bruxelles "le cœur névralgique du dispositif" avec la création de plus de 100 postes, dont 70 journalistes sur place.
La reconversion pour certains journalistes
Les journalistes en phase de licenciement, comme Marie Jamet, réfléchissent même à se reconvertir, car pour l'heure, les solutions qui leur sont proposées ne répondent pas à leurs attentes. "Pour certains, la mobilité géographique est une contrainte et retrouver un travail dans le domaine du journalisme sur le bassin lyonnais va s'avérer compliqué", souligne la journaliste.
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