Vous avez peut-être aperçu l'une des 1300 affiches placardées dans les bus et métros lyonnais, en dépit de la grève. Le comité local de soutien à Guy-André Kieffer, journaliste disparu en Côte d'Ivoire le 16 avril 2004, organise ce samedi un concert à l'abbaye d'Ainay. En effet, Bernard, le frère du journaliste qui vit à Fontaines-Saint-Martin et la femme du journaliste disparu continuent de remuer ciel et terre pour retrouver le corps de leur parent et mari, jamais retrouvé. Ils souhaitent faire toute la lumière sur les responsabilités après l'enlévement présumé de leur proche. Le journaliste a disparu alors qu'il enquêtait en Côte-d'Ivoire sur des malversations dans la filière cacao.
A Paris, deux juges d'instruction sont saisis de l'affaire. Ils ont auditionné deux témoins récemment qui ont affirmé avoir vu transiter Guy-André Kieffer par les locaux de la présidence ivorienne après son enlèvement. Ils ont raconté que le journaliste avait été interrogé pendant deux jours dans les sous-sols de la présidence, avant d'être transféré dans une ferme à 17 kilomètres d'Abidjian où l'armée ivoirienne l'aurait abattu. Les deux témoins sont l'ancien chauffeur de la présidence, réfugié depuis qu'il a parlé et un ancien militaire en poste à la présidence au moment du passage du journaliste. Ce dernier est réfugié au Bénin, pays qui a signé des accords judiciaires avec la France.
Depuis le début de l'affaire, la femme du président ivoirien et un chef militaire sont fortement soupçonnés d'être responsables de la mort de Guy-André Kieffer. Et alors que les juges d'instruction français s'apprêtent à boucler leur dossier à Paris, les avocats des ivoriens s'apprêtent à contre attaquer cet automne. Leur avocat aurait dans l'idée d'inculper Bernard Kieffer, le frère de la victime, pour subordination de témoin.
Au moment où le dossier se durcit, le comité de soutien lyonnais organise ce samedi un concert afin de soutenir l'action de la famille Kieffer.
Lucie Blanchard
Concert de musique classique pour Guy André Kieffer, à 20h30, samedi 3 octobre à l'abbaye d'Ainay (2ème), 15 euros. Les recettes du concert seront versées au comité de soutien lyonnais.