Déjà mis à mal par le retrait d’une subvention de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le festival Woodstower doit désormais composer avec la canicule, au point de se retrouver sans certitudes sur la réussite économique de cette 24e édition.
L’épisode de canicule qui dure depuis le 12 août dans la Métropole de Lyon a réussi à donner quelques sueurs froides aux organisateurs du festival Woodstower, qui débute ce mercredi 23 août sur les bords du lac de Miribel-Jonage. Alors que le département du Rhône était placé en vigilance rouge pour la canicule lundi, les organisateurs ont même craint devoir annuler une partie de cette 24e édition à l’approche de températures qui pourraient atteindre, voire dépasser les 40°c d’ici vendredi.
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Après des échanges avec la préfecture du Rhône il a finalement été décidé de repousser d’une heure le début du festival, de décaler l’ouverture des bars, d’annuler les premiers concerts et de mettre sur pied une "brigade canicule". Un mal pour un bien pour préserver la santé du public, "qui reste prioritaire", assure le directeur général du festival Maxime Noly. Quelques mois après le retrait d’une subvention de 40 000 euros accordée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, cela pourrait toutefois avoir un impact économique sur Woodstower alors que ses organisateurs naviguent à vue.
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Lyon Capitale : Vous avez craint que le festival puisse être annulé ?
Maxime Noly. "Oui bien sûr nous l'avions en tête. D’autres événements en journée sont annulés, notamment des manifestations sportives. C’est déjà arrivé que des préfectures annulent des festivals pour des raisons de canicule. Après il faudra voir les conséquences de tout cela, parce qu’on a trouvé des solutions pour maintenir l’ouverture, mais notre billetterie est malmenée par cette situation. Le public achète beaucoup moins cette dernière semaine par rapport à d’habitude, donc, malgré tout, cela va nous pénaliser.
LC. Il y a eu des négociations avec la préfecture du Rhône ?
C’est une solution co-construite. Il y a des propositions qui viennent de la préfecture et d’autres de nous parce que nous avions anticipé qu’il y aurait des adaptations à prévoir. On espère avoir trouvé la meilleure solution, on verra comment ça va se passer pour l’accueil du public, mais nous allons essayer de faire au mieux.
On vous a demandé d’ouvrir plus tard ?
C’est ce que l’on nous a suggéré et c’est une solution à laquelle nous avions réfléchi. Il y a une question d’exposition du public au soleil sur les heures les plus chaudes. Au vu des prévisions, l’heure de 17h30 à 18h30 était encore très chaude et très exposée au soleil et on sait qu’il y a un risque que le public reste massé plusieurs heures devant les scènes quand on à des têtes d’affiche comme aujourd’hui et jeudi. [Les deux stars belges Angèle et Damso se produiront notamment ce mercredi et jeudi, NDLR]
"Malheureusement nous n’avons pas le choix si on veut pouvoir faire les choses correctement parce qu’on parle de la santé de notre public, ce qui reste prioritaire"
Maxime Noly, directeur général de Woodstower
Vous avez annoncé la mise en place une brigade canicule. Quel va être son rôle ?
Nous l'avons imaginé pour rafraîchir les gens, distribuer des bouteilles d’eau, passer dans le public avec des brumisateurs portables. Il s’agit d’apporter en proximité des gens des solutions de rafraîchissement, en plus des points d’eau en accès libre déjà répartis sur le festival.
Les festivaliers pourront rentrer sur le festival avec leurs bouteilles. Certains pourraient en profiter pour rentrer avec de l’alcool…
Seules les bouteilles ou gourdes vides seront autorisées à l’entrée. Il y a des points d’eau à l’intérieur du site, donc il suffit d’avoir le contenant.
Vos finances sont déjà exsangues après le retrait de la subvention de la région, cet épisode de canicule pourrait avoir des conséquences lourdes …
Ce n’est pas très bienvenu. Cela a un coût d’acheter du matériel, de rajouter des bénévoles [une quinzaine en plus, portant leur nombre à plus de 700, NDLR], de décaler les horaires d’ouvertures, ce qui fait de potentielles recettes en moins sur les bars et snacks. Malheureusement nous n’avons pas le choix si on veut pouvoir faire les choses correctement parce qu’on parle de la santé de notre public, ce qui reste prioritaire. Il faudra faire le bilan à l’issue du festival, car cela aura eu un impact c’est certain.
Pourquoi avoir décidé de n’ouvrir vos bars qu’à partir de 19 heures ?
C’était une demande de la préfecture sur la durée d’alcoolisation potentielle du public. Avec des fortes chaleurs, cela pouvait laisser craindre des malaises supplémentaires. On a quand même argumenté que notre festival est quand même relativement familial sur ces deux journées en semaine, donc on a trouvé une solution mesurée.
"Nous allons cumuler des aléas climatiques bien extrêmes, donc au niveau de la billetterie c’est sûr qu’on va être impacté"
Maxime Noly, directeur général de Woodstower
En termes de billetterie où en êtes-vous ?
Il n’y a pas de journée complète et je ne pense pas qu’il y en aura. Nous étions partis pour faire complets jeudi, mais les ventes se sont ralenties. C’est sur qu’il y a un impact lié à la canicule. Le week-end sera plus rempli que les jours de semaine, ça c’est assez habituel, mais nous faisons énormément de ventes de dernière minute le samedi et le dimanche, au moins 30 à 40% de la billetterie se fait dans les deux derniers jours, donc s’ils annoncent des orages en continu ce week-end ça risque de ne pas bien se passer au niveau de la billetterie.
Les orages annoncés pour ce week-end ne vont pas arranger les choses…
Nous allons cumuler des aléas climatiques bien extrêmes, donc au niveau de la billetterie c’est sûr qu’on va être impacté.
Il y a donc un risque pour la pérennité du festival ?
Il faudra voir où on atterrit. D’habitude, nous avons un peu plus de certitudes sur les courbes, mais là la situation n’est pas habituelle donc c’est très difficile de dire ce qui va se passer et quel sera le résultat économique."
"Naviguer à vue" la gestion actuelle des khmers et aussi celle du gouvernement !