Révélée en septembre 2023, la contamination au plomb de l’eau de quatre écoles de Lyon n’est toujours pas solutionnée. Le mystère reste même entier sur l’origine de cette pollution.
Trois mois après la révélation par nos confrères du Progrès de la contamination au plomb de l’eau des nouvelles écoles Frida-Kahlo, Wangari-Maathai (Lyon 7e), Eugénie-Brazier ( Lyon 2e) et de l’école temporaire John. F-Kennedy (Lyon 8e), le mystère reste entier sur l’origine de cette pollution a appris Lyon Capitale. "On pensait que la mise en usage de ces bâtiments allait faire diminuer ces quantités. Il y a eu une diminution sur certains points", mais "pour l’instant nous trouvons encore régulièrement des points avec du plomb", confie Stéphanie Léger, l’adjointe à l’éducation de la Ville de Lyon.
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Des "quantités variables"
Depuis septembre, des tests sont menés "pratiquement tous les 15 jours sur les écoles concernées" et les résultats, qui mettent en moyenne une semaine a être délivrés, dévoilent des "quantités variables", précise Mme Léger. Depuis 2013, le code de la santé publique a fixé la teneur maximale en plomb dans l'eau au robinet du consommateur à 10 microgrammes par litre (µg/L). En septembre, la plupart des tests effectués se situaient autour de 2 µg/L avec une teneur maximale relevée de 5 µg/L, comme l’expliquait alors Eau publique du Grand Lyon (EPGL) à nos confrères du Progrès. Selon Stéphanie Léger, aujourd’hui, "les taux se rapprochent parfois des normes, avant de remonter".
"On réexamine aussi toutes les fiches de certification des matériaux utilisés pour trouver la source de pollution qui varie"
Stéphanie Léger, adjointe de la Ville de Lyon à l'Éducation
Le point central de cette contamination reste toutefois son origine et à ce jour ni la Ville de Lyon ni EPGL, le distributeur d’eau sur la Métropole de Lyon, ni l’Agence Régionale de Santé (ARS), qui accompagne la Ville sur ce sujet, n’ont identifié la source de la pollution dans ces établissements neufs. "Ce n’est pas propre à la région lyonnaise ni à la France", souligne Stéphanie Léger. La mairie de Lyon a notamment identifié des communes confrontées à un problème de cet ordre, en région Parisienne et au Canada, et s’est mise en relation avec elles pour comprendre comme "elles avaient traité ce problème".
Aucune piste n'est écartée
Désireuse de ne pas empiéter sur les prérogatives de la municipalité, en charge du dossier, l’ARS ne souhaite pas s’exprimer publiquement sur le sujet. En revanche, du côté d’Eau du Grand Lyon, qui est "responsable de fournir une eau de qualité à l’ensemble des usagers", on précise que "les investigations se poursuivent activement en collaboration avec la Ville de Lyon, aucune piste n'étant écartée".
"A l’heure actuelle, les investigations se poursuivent activement "
Eau publique du Grand Lyon
En plus des analyses, jusqu’ici infructueuses, menées par la mairie sur les matériaux utilisés dans les écoles, EPGL assure avoir réalisé près de "150 relevés et analyses d’eau sur différents points de distribution autour des écoles concernées, dans les mairies de quartier ou commerces de proximité". Jusqu’ici, ces analyses ont démontré des valeurs conformes aux normes en vigueur dans le réseau extérieur aux écoles, excluant à ce stade la présence de plomb dans le réseau d’eau public potable. "Les riverains peuvent en conséquence consommer l’eau potable en toute sécurité", rassure EPGL.
"Il faudrait plusieurs tests successifs avec un retour aux normes pour que l’on repermette l’accès à l’eau"
Stéphanie Léger, adjointe de la Ville de Lyon à l'Éducation
En l’état, la levée de l’interdiction de la consommation de l’eau courante dans ces écoles n’est donc pas à l’ordre du jour et "il faudrait plusieurs tests successifs avec un retour aux normes pour que l’on repermette l’accès à l’eau", insiste Mme Léger. En attendant, de l’eau en bouteille est donc toujours donnée aux enfants, mais la municipalité réfléchit à une solution alternative en raison, d’une part du coût financier de cette mesure et d’autre part de son impact écologique. "On est en train de tester des systèmes de filtre installés dès la robinetterie pour éviter d’utiliser des eaux en bouteille", explique l’adjointe à l’Éducation.
Pas encore de tests à grande échelle sur les écoles
Du plomb ayant été détecté par hasard dans ces écoles, les tests ne relevant pas d’une obligation légale, la question de la qualité de l’eau dans les autres écoles se pose. Interrogée sur la potentielle contamination d’autres écoles, non sans un léger malaise Stéphanie Léger souffle "je ne peux pas vous répondre". Avant de rapidement ajouter "depuis 1996-1997 il y a des certifications qui nous disent que les équipements ne comportent plus de plomb hydrique, donc pour nous jusqu’à ce test réalisé par hasard il n’y avait pas de doute". Par mesure de précaution une vingtaine d’écoles anciennes avaient déjà été testées auparavant, la Ville suspectant que leur tuyauterie vieillissante puisse contenir du plomb, mais l’eau y "est désormais potable", assure Stéphanie Léger.
Concernant le test des quelques 200 autres écoles de la Ville, que demandait en septembre le maire LR du 2e arrondissement Pierre Oliver, pour l’instant l’heure semble plutôt au statu quo. Il y a deux mois, le maire de Lyon Gregory Doucet assurait pourtant de l’existence d’une planification établie en 2020 pour tester l'ensemble des écoles. Il apparaît désormais qu’avant de tester d’autres écoles, la Ville "aimerait déjà trouver la cause et la source de pollution" de la contamination au plomb des quatre écoles incriminées.
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