Le rapport Duron émet les plus gros doutes sur l'intérêt d'un contournement autoroutier que Gérard Collomb appelle de ses vœux ? Le maire de Lyon positive : le lobbying auprès du Gouvernement commence. Il reprend même une préconisation de la commission Mobilité 21 : instaurer un péage urbain.
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Le maire de Lyon a à peine attendu la remise du rapport Duron pour convoquer ce jeudi la presse dans les salons de l'hôtel de Ville. A voir le document qui hiérarchise les priorités en matière d'infrastructures de transport et qui fait peu de cas des problèmes lyonnais, on s'attendait à une grosse colère. Haro sur Paris, sur ces comités Théodule qui ne comprennent pas la réalité des territoires, sur ces élus qui veulent punir le modèle lyonnais tellement jalousé. Le pupitre allait ramasser.
Collomb pour des rails souterrains
Il n'en fut rien. Gérard Collomb était tout sourire. Satisfait, proche du déni. D'abord parce que figure parmi les premières priorités nationales la résolution du nœud ferroviaire lyonnais. Il a rappelé sa proposition d'un tunnel souterrain contenant les rails et qui déboucherait sur une gare, souterraine aussi, à la Part-Dieu. Ensuite le maire s'est félicité que le contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (CFAL) soit appréhendé dans sa globalité, et non plus seulement sur sa partie nord. Même s'il serait exécuté après 2030.
Un motif de rupture avec Hollande ?
Vient enfin la question du contournement autoroutier. Le 18 juin, au micro de Jean-Jacques Bourdin, il avait estimé que la traversée de Lyon par l'autoroute constituait son "principal problème" et que le non-engagement de l'Etat pour un ring autoroutier serait un "motif de rupture" avec François Hollande. Des mots qu'il ne renie pas ce jeudi. "J'essaie de ne pas provoquer, je suis pour la bonne entente, mais je fais avancer mes dossier", sourit-il.
Le rapport n'envisage le contournement autoroutier que pour 2030/2050, et il n'en est même pas fait mention dans les quatre pages de synthèse en ligne sur le site du ministère des Transports ce jeudi, qui comporte l'A45, le CFAL ou même la ligne à grande vitesse Paris/Orléans/Clermont/Lyon, pourtant tous repoussés à un horizon aussi lointain. "Les éléments d'analyse que la commission a eus à disposition soulignent la réalité du problème de la traversée de la ville de Lyon par les automobiles", affirme le rapport. Mais la commission n'est pas persuadée qu'un "grand contournement routier apportera une réponse définitive aux problèmes de saturation de cette traversée, en raison de la faible part de trafic qui pourrait avoir naturellement intérêt à se reporter sur le contournement."
Collomb veut la concomitance entre ring et anneau
Plus d'un élu se serait emporté de voir le "principal problème" du 2e maire de France ainsi évacué. Mais pas Collomb, pas ce jour-ci. Il est décidé à faire une lecture positive des événements. "Pour la première fois, une commission nationale acte le fait que la situation lyonnaise n'est pas satisfaisante", relève-t-il, conciliant. Même le chiffrage financier lui inspire une bonne pensée : il juge "extrêmement important qu'on entre dans un tel degré de précision" alors que le dossier estime cet ouvrage, à la louche, entre 1,2 et 3 milliards d'euros. Pour le maire, il importe que les études demandées par la commission Duron soient menées conjointement à celles du Grand Lyon pour la réalisation de l'Anneau des Sciences, le périphérique ouest. Et, quand on lui objecte qu'il veut lancer ses travaux en 2020 tandis qu'au mieux l'Etat donnerait son premier coup de pioche en 2030 pour son propre contournement, le maire de Lyon n'y voit pas vraiment un problème, même s'il plaide pour "une concomitance". Il se dit "confiant" pour avancer le calendrier proposé par Duron.
En réalité, Gérard Collomb sait bien que le rapport n'est que consultatif. Il est donc engagé dès à présent dans un puissant travail de lobbying auprès du Gouvernement. Et il a sans doute tiré des leçons de ses grosses colères passées contre les plus hautes autorités de l'Etat, dans des dossiers aussi importants que la déclaration d'intérêt général du Grand Stade ou la candidature lyonnaise à la Cité de la gastronomie, qui se sont toutes révélées contreproductives. Fini le lobbying du coup de menton et du poing sur la table. Désormais, on menace plus finement et on sourit.
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Notre petit baronnet se prend pour un fin stratège pour cacher le fait qu'il est abandonné par le gouvernement socialiste (dont il se désolidarise ou auquel il s'allie selon ses ambitions personnelles) lui qui voulait étendre sa sphère de règne et d'influence et on allait voir ce que l'on allait voir pour finalement constater qu'il se renie complètement sur ses grandes orientations hégémoniques Une vraie girouette en tout cas ! qui conduit ses administrés dans le mur lui aussi
Il est le baron de Lyon avec ses courtisans et le principal journal lyonnais (le progrès) qui est très bienveillant vis à vis de sa personne. Mais son hégémonie ne dépasse pas la ville et finalement ne représente rien au niveau national. On peut être méprisant avec les 'faibles' mais face à l'autorité c'est moins simple.
Il est ridicule de repousser les grands travaux après 2020. Autant dire qu'on ne se préoccupe pas des problèmes actuels !