Circulation à Lyon la nuit © Tim Douet
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Contrôles radars dans la zone à faibles émissions : "au mieux en 2025" à Lyon

À l’issue du premier comité ministériel sur les Zones à faibles émissions (ZFE), mardi 25 octobre, l’État a annoncé le début des sanctions automatisées "pour le 2e trimestre de 2024". Selon Jean-Charles Kohlhass le vice-président de la Métropole de Lyon en charge du dossier, il faudra toutefois attendre "au mieux 2025" pour voir des radars à lecture de plaque à Lyon. 

Étendue le 1er septembre dernier aux particuliers de Lyon à Caluire-et-Cuire, en passant par les parties de Villeurbanne, Bron et Vénissieux qui se trouvent à l’intérieur du périphérique, la ZFE de la Métropole de Lyon ne fait à ce jour l’objet de presque aucun contrôle. Au cours des deux dernières années, où elle n’était appliquée qu’aux professionnels, c’est à peine s’il y a eu plus de quelques centaines de contraventions selon nos informations. 

Lire aussi : Qui est concerné par la ZFE étendue en septembre aux particuliers dans la Métropole de Lyon ?

C’est donc peu dire que l’attente de moyens de contrôle efficients à lecture de plaques est forte du côté des collectivités chargées de déployer les ZFE. L’annonce par l’État mardi 25 octobre de la mise en place d'un système de "contrôle sanction automatisé" contre les véhicules trop polluants d'ici au second semestre 2024 aurait donc dû ravir la Métropole de Lyon. Il n’en est rien. "Ce n’est pas du tout une avancée, c’est un recul majeur du gouvernement", peste Jean-Charles Kohlhaas le vice-président de la Métropole de Lyon chargé du déploiement de la ZFE, selon qui "les radars et le contrôle sanction ce sera en 2025".

Un calendrier constamment chamboulé

Pour comprendre l’irritation de l’élu écologiste, il faut remonter au début des discussions sur le contrôle des ZFE. En 2020 un premier rapport est rendu après une mission lancée en 2018 par Nicolas Hulot. Problème, selon Jean-Charles Kohlhaas, "il n’a pas été publié et personne ne l’a jamais lu". À son arrivée à la Métropole de Lyon en 2020, Barbara Pompilli, alors ministre de la transition écologique, lui aurait alors assuré "les radars seront prêts pour juin 2022". Avant que quelques mois plus tard, le 7 décembre 2020, Emmanuel Macron ne repousse l’échéance à fin 2022/début 2023. 


"Ils nous ont finalement annoncé que les tests auraient lieu mi 2024 et donc que le déploiement serait au mieux en 2025. Ils font des annonces qui en fait cachent les reculs. Ils font des annonces qui en fait cachent les reculs", Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon 


Les mois passent et en septembre 2021 le calendrier est de nouveau chamboulé, "on nous annonçait cette fois une homologation pour 2023 et que le temps de les acquérir et les déployer ils seraient efficaces début 2024". Jusqu’aux déclarations de cette semaine à l’issue du premier comité ministériel sur les Zones à faibles émissions (ZFE) : "ils nous ont finalement annoncé que les tests auraient lieu mi 2024 et donc que le déploiement serait au mieux en 2025. Ils font des annonces qui en fait cachent les reculs", déplore le vice-président de Bruno Bernard. 

Le périmètre actuel de la ZFE dans la Métropole de Lyon.

 

Pour lui, les délais avancés par le gouvernement ne seraient pas liés au développement de la technologie, "on sait faire, ce sont juste des radars automatiques à lecture de plaques (LAPI)" explique l’élu. À l'entendre il faudrait plutôt regarder du côté des lobbies et des pressions exercées sur certains ministres "pour ne pas contraindre les automobilistes".

Jusqu'à 60 radars payés par la Métropole

Le jour où le dispositif sera homologué, jusqu’à 60 radars pourront être installés par la Métropole de Lyon, l’État imposant une limite d’un radar pour 40 km de voirie. À terme, 24 radars devraient ainsi voir le jour dans le périmètre central de la ZFE, auxquels 36 pourraient être rajoutés si l’extension de la ZFE est validée en 2023 par le conseil métropolitain. Leur emplacement n’aurait pas encore été déterminé avec exactitude, mais il ne devrait "pas y avoir de frontière de radar tout autour du périmètre de la ZFE". 


"L’État ne mettra pas 1 centime dans ces radars, ni même dans l’exploitation donc il est heureux que le produit des amendes revienne aux collectivités qui vont payer l'investissement", Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon 


Les annonces du gouvernement le 25 octobre auront au moins permis de confirmer le montant des amendes forfaitaires qui viendront sanctionner les contrevenants à la ZFE. En cas d’infraction, une contravention de 3e classe de 68 euros vous sera adressée par la Métropole de Lyon, qui sera chargée "d’acheter, d’installer et d’exploiter les radars", explique à Lyon Capitale Jean-Charles Kohlhass. "En aucun cas, l’État ne mettra 1 centime dans ces radars, ni même dans l’exploitation donc il est heureux que le produit des amendes revienne aux collectivités qui vont payer l’investissement, qui est de l’ordre de 25 000 euros par radar en moyenne". La collectivité devra aussi payer "les agents assermentés qui devront, d’une manière ou d’une autre, dresser les contraventions", précise l’élu, qui espère désormais que le calendrier de déploiement des radars ne soit pas de nouveau reporté, pour pouvoir "encadrer l’application de la ZFE ".  

Depuis le 1er septembre 2022 les véhicules Crit'Air 5 sont interdits dans la ZFE, mais selon Jean-Charles Kohlhass "beaucoup de véhicules n’ont pas de vignette" et il n'est pas possible de les contrôler. ©DR

Car l’interdiction des véhicules de Crit’Air 5 dans la ZFE depuis le 1er septembre n’est qu’une première étape vers la sortie du diesel souhaitée par la collectivité écologiste. Dès 2026, près de 75% des véhicules actuellement en circulation dans le périmètre y seront interdits, après l’exclusion prévue des Crit’air 4 au plus tard au 1er janvier 2024, puis des Crit'Air 3 au 1er janvier 2025 au plus tard et enfin des Crit’Air 2 en 2026. Un dernier point qui fait encore beaucoup débat au sein du conseil métropolitain et que l’opposition souhaite repousser à 2028 ou 2030, l’exclusion des véhicules Crit’Air 2 n’étant pas encore prévue par la loi.

Pour aller plus loin sur ce sujet : 

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