Après le drame de Vaulx-en-Velin, le Grand Lyon entend mettre l’accent sur la détection et le suivi des copropriétés fragiles et dégradées.
Devant le 12, chemin des Barques, les fleurs ont séché. Dans les immeubles attenants à celui qui a pris feu dans la nuit du 15 au 16 décembre, provoquant la mort de dix personnes, la vie se poursuit. Vitres de l’entrée fissurées, moisissure sur les murs, boîtes aux lettres ouvertes ou défoncées. Au 13, l’ascenseur au plafond tagué et au sol rouillé se met en branle paresseusement puis se bloque brutalement. “Ils sont en panne un jour sur deux”, soupire un propriétaire. À ce stade, nul ne sait ce qu’il adviendra du 12, chemin des Barques. “C’est trop tôt, pour la maire de Vaulx, Hélène Geoffroy, on se concentre sur le relogement.”
La copropriété du Rhône (qui comprend les 11, 12 et 13) fait partie des treize copropriétés dégradées du quartier Cervelières-Sauveteurs, à Vaulx-en-Velin, depuis 2019 sous plan de sauvegarde – un dispositif dédié aux copropriétés en difficulté. Un accompagnement visant la mise en œuvre de travaux de rénovation que les propriétaires ne peuvent supporter, avec un financement public de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah), complété par la Métropole et la Ville afin de réduire au minimum le reste à charge. Cette intervention étatique sur les copropriétés privées – qui prend d’autres formes – s’est imposée à mesure que leur fragilisation a pris de l’ampleur en France, au sein des immeubles construits dans les années 1970 dans des quartiers populaires pour y favoriser l’accès à la propriété. Mais le phénomène peut “aussi toucher de l’habitat ancien, c’est le cas à Lyon dans le 3e”, précise Sophia Popoff, chargée de l’habitat à la mairie.
14 % des 18 169 copropriétés – contre 7 % à l’échelle du département – sont jugées “fragiles”
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