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Vue de Lyon © Tim Douet

Coronavirus à Lyon : face aux vols, les hôpitaux appellent les soignants à la vigilance

En pleine pandémie de coronavirus, les hôpitaux de Lyon doivent faire face à des vols de masques, gels hydroalcooliques, mais aussi thermomètres. En interne, des appels à la vigilance ont été lancés, tout comme la nécessité de se méfier des inconnus dans les services, même s'ils portent blouse blanche et stéthoscope.

Depuis plusieurs jours, une affiche placardée dans les Hôpitaux Est circule parmi les soignants. On peut y voir deux individus, un homme et une femme. Cette dernière est habillée de blanc et porte un stéthoscope. Le texte qui accompagne cette photo est sans équivoque : "Nous vous demandons la plus grande vigilance concernant ces deux individus qui ont tenté de voler des masques et des solutions hydroalcooliques sur le groupement hospitalier Est. Tentative de se faire passer pour des soignants (port d'une blouse blanche, stéthoscope autour du cou. N'hésite pas à aller au contact des équipes pour réclamer directement du matériel". Dans ce même document est ainsi demandé aux soignants de prévenir le poste de sécurité en cas de doute. 

"Une nette hausse des vols"

Contactés par Lyon Capitale, plusieurs médecins et infirmières comme infirmiers confirment devoir faire face "à une nette hausse des vols", que ce soit dans les hôpitaux ou le véhicule. "On s'est absolument tout fait voler. Les solutions hydroalcooliques, tous nos masques. Dans certains services on leur a volé leur thermomètre. Nous c'était le cas avant. On a dû les ranger ailleurs", confie un membre du personnel soignant.

"Il y a ceux qui se font passer pour des médecins ou des infirmières pour tenter de rentrer et voler des masques et d'autres plus violents. Dans certains hôpitaux, on a dû appeler la police, les marchés parallèles et les prix qui flambent n'aident pas », confie un docteur. La semaine dernière, les vitres de plusieurs voitures du personnel soignant ont été fracturées dans la région. "On a enlevé les caducées des pare-brises pour ne pas se signaler dans la rue", explique une infirmière. 

Une fatigue qui s'en ajoute à une autre

"On est déjà fatigué de gérer la vague des patients qui sont malades, mais c'est normal, c'est notre travail. Par contre, gérer des déchets humains qui n'ont aucun respect pour nos outils de travail et ne pensent qu'à l'argent qu'ils vont se faire avec, c'est trop", n'en décolère pas une infirmière.

Dans plusieurs services, masques comme solutions hydroalcooliques ont été placés sous clé. Rares de base, ils sont gérés comme des produits précieux. Les consignes de prévention circulent, tout comme celles de se méfier des inconnus "y compris stéthoscope autour cou". "Si vous achetez un masque à un vendeur de rue, rien ne vous dit qu'il ne sort pas de chez nous", conclut un médecin. À la fatigue des gardes, s'ajoute désormais celle de devoir être vigilant en permanence. 

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