Tous les indicateurs sont à la hausse dans le département du Rhône depuis quelques jours. Hausse du nombre de cas, hausse du taux d'incidence, hausse du pourcentage de tests positifs, hausse des patients à l'hôpital, des malades en réanimation. De l'inquiétude, oui, mais pas d'alarmisme pour les spécialistes.
Le nombre de cas positifs de covid-19 ne cesse d'augmenter à Lyon et dans le Rhône. Et le nombre de malades ne cesse d'augmenter dans les hôpitaux. Et ce n'est pas fini... Tour d'horizon de la situation à l'instant t, ce mercredi 16 septembre, dans le Rhône.
De plus en plus de cas positifs
Plus de 30 000 tests sont désormais effectués chaque semaine dans le département. Dont plus de 11 000 par les HCL (Hospices Civils de Lyon), à Lyon. Et les chiffres sont sans appel :
- 241 cas positifs dans le Rhône (sur 15 117 tests) entre le 3 et le 9 août
- 557 cas positifs (sur 15 430 tests) entre le 10 et le 16 août
- 1216 cas positifs (sur 22 000 tests) entre le 17 et le 23 août
- 1687 cas positifs (sur 27 000 tests) entre le 24 et le 31 août
- 2518 cas positifs (sur 31 000 tests) entre le 31 août et le 6 septembre.
Les chiffres de la semaine entre le 7 et le 13 septembre ne sont pas encore consolidés mais ils sont encore en augmentation.
A l'hôpital, les malades affluent
Les derniers chiffres de Santé Publique France, ce mercredi matin, dans les hôpitaux du Rhône, font état là-aussi d'une nette augmentation.
320 personnes sont hospitalisées des suites du covid-19 dans le Rhône (+34 en 24h). Il y a 50 personnes hospitalisées en réanimation dans le département, contre 33 il y a une semaine. Au plus fort de la tempête, début avril, 300 personnes étaient en "réa" dans le département.
A Lyon, les HCL sont prêts. 30 patients étaient en réanimation mardi des suites du covid-19 dans les HCL (contre 150 au plus fort de la crise au printemps). 139 lits de réanimation sont disponibles avec un plan de montée en charge jusqu'à 199 lits de réanimation. "Les HCL sont prêts à accueillir un flux croissant de patients", insiste le Professeur Olivier Claris, Président de la Commission Médicale d’Etablissement des HCL.
Pas de comparaison avec mars-avril
"La situation est sérieuse mais maîtrisée", explique Raymond Le Moign, le directeur général des HCL. Pour l'hôpital, le contexte est très différent de celui du printemps (pas de confinement, pas de déprogrammation massive, pas de mesures exceptionnelles pour les professionnels de santé à ce stade). La gestion de la crise n'est donc pas la même". Par rapport à la première vague, les personnels sont également beaucoup plus protégés. Avec un stock de protection de 10 semaines d'avance à Lyon.
"La situation n'est absolument pas comparable à la situation des mois de mars et avril", poursuit Raymond Le Moign. "Mais le risque, c'est qu'on va devoir s'habituer à vivre avec le virus. Il va falloir gérer une situation (dans les hôpitaux) dans la durée". Sous entendu pendant plusieurs mois.
Pour l'instant, pas de nouvelles mesures restrictives à Lyon
A Bordeaux, à Marseille mais aussi à Lille, des mesures plus strictes pour tenter de limiter la circulation du covid-19 ont été prises lundi. Mariages et anniversaires reportés, abaissement de 5 000 à 1 000 du nombre maximum de personnes pouvant assister à des événements publics, comme des matchs de foot. Mais aussi l'annulation des sorties et fêtes scolaires.
Ce n'est pas le cas (pour le moment) à Lyon. Ce n'est pas prévu à court terme. "Les signaux aujourd'hui (à Lyon) nécessitent une vigilance. Ils ne sont pas forcément inquiétants. Il est encore tant d'agir et de maîtriser. Ce qui s'est passé à Bordeaux et à Marseille n'est pas forcément ce qui va se passer à Lyon. Bordeaux et Marseille ont été les plus touchés au début de la recirculation du virus", expliquait ce mardi le Professeur Bruno Lina, virologue lyonnais responsable du centre national de référence virus des infections. Le Professeur Lina est membre du très influent conseil scientifique.
"On n'est pas obligés de fermer des bars, de fermer des restaurants. Aujourd'hui, ce n'est pas du tout dans le calendrier. Cette recirculation du virus est hétérogène en France, elle est importante à Marseille et à Bordeaux, elle est significative si vous comprenez la nuance à Lyon. A ce jour, par rapport à la situation lyonnaise, il ne semble pas nécessaire d'aller au delà de ce qu'il existe. Il est probablement beaucoup plus intéressant de mettre en place une politique de dépistage avec une capacité de réponse rapide des laboratoires pour qu'on contrôle par le biais de l'isolement la diffusion du virus. A Lyon, on est dans cette position-là", conclut le Professeur Lina.