A Lyon, la 2e vague de l'épidémie de coronavirus est très forte. Le risque de saturation des hôpitaux lyonnais dans quelques jours est réel. "Est-ce qu’à 70 ans, on n’a pas le droit d’être soigné ?", s'interroge le chef du service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital de la Croix-Rousse.
La situation est alarmante dans le Rhône autour de l'épidémie de coronavirus. Nous vous en faisons récit, depuis plusieurs jours, sur lyoncapitale.fr. Le département est très touché par cette 2e vague (lire ici).
"En tant que réanimateur, je n’ai jamais vu autant de morts de ma vie, explique le chef du service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital de la Croix-Rousse, Jean-Christophe Richard, dans Le Progrès. En réanimation, chez des patients intubés, placés sous ventilation artificielle et dans le coma, la mortalité se situe aux alentours de 40-50 %. Nous avons déjà été amenés à faire des choix difficiles".
Le médecin évoque aussi les difficultés de la population à accepter ce nouveau confinement. "Les gens considèrent que les mesures de contrôle de l’épidémie paralysent l’économie, que les victimes ne seront que des sujets âgés. Mais c’est faux. Dans mon service, le plus jeune malade avait 28 ans. Nous venons d’intuber un malade de 34 ans, qui a passé cinq semaines en réanimation. Le plus jeune mort, de Bourgoin-Jallieu, avait 38 ans. Même si les personnes âgées sont plus fragiles, il y a quand même une dimension de solidarité intergénérationnelle à mettre en avant. Est-ce qu’à 70 ans, on n’a pas le droit d’être soigné ?", s'interroge-t-il.
De nombreuses ouvertures de lits
D'après un dernier point, mardi, dans les seuls HCL (Hospices civils de Lyon) 138 patients atteints du covid-19 étaient en réanimation. 138 patients atteints du covid-19 en "réa" sur... 139 lits de réanimation en temps normal dans toutes les HCL. 138 patients sans compter évidemment tous les patients en réanimation non atteints du covid-19.
Les HCL se sont donc adaptées. Déprogrammation en masse de toutes les opérations non urgentes pour "monter" mardi à 237 lits de réanimation "armés", soit donc 100 de plus qu'en temps normal. Sur ces 237 lits de "réa" armés, 92 % étaient occupés ce mardi (138 patients covid-19, 81 patients non-covid-19). Les capacités de départ en réanimation sont donc déjà largement dépassées à Lyon. Et depuis mardi, de nouveaux patients sont arrivés. La tension est encore plus grande.
Lire aussi : Coronavirus à Lyon : la forte 2e vague dans la région en chiffres (graphique)
Comme le dit cette personne au milieu de cette bataille, l'économie monétaire est plus importante pour beaucoup de citoyens. Revenez ensuite nous parler de "c'est la faute au monde de la finance ! Des ultras riches !"
Oui, c'est évident que l'hôpital manque souvent de financements et que si l'allègement d'impôts des plus riches n'existaient pas (n'avait pas été mis en place par le gouvernement actuel), des ressources supplémentaires seraient là pour que les hôpitaux soient moins en tension,
mais il n'empêche, ce qui fait que beaucoup de concitoyens ne se confinent pas, c'est à cause du fric qui doit aller dans leur poche. Et ce ne sont pas des "ultra-riches".
S'il n'y a toujours pas assez de testes massifs comme dans d'autres pays, c'est à cause du fric.
Si le niveau d'éducation pour porter un masque correctement est si bas, c'est à cause du fric.
Si dans les collèges les élèves s'entassent, c'est à cause du fric.
L'organisation sociétale avec des budgets et de la rentabilité (c'est obligé lorsqu'on utilise l'outil monnaie) empêche les choses de se faire correctement.
Encore faut-il avoir assez de recul et de temps pour prendre conscience de cette mécanique infernale.