Acoucité, observatoire de l'environnement sonore, vient de livrer ses mesures et bilan de la première semaine de confinement à Lyon. Durant cet épisode de coronavirus COVID-19, le niveau sonore a fortement chuté à Lyon et les moteurs des voitures et camions ont laissé leur place à d'autres bruits.
Lyon est confinée depuis dix jours et le niveau sonore a fortement diminué dans la ville. Acoucité, observatoire de l'environnement sonore vient de publier une étude sur la première semaine de confinement à partir de capteurs à Bellecour et sur le périphérique Laurent Bonnevay.
En une semaine, le niveau sonore à Bellecour a ainsi fortement chuté, avec une baisse supérieure à 12 décibels la nuit vendredi 20 mars, et plus de 13 décibels la nuit samedi (ce qui est particulièrement important puisque les décibels ont une échelle logarithmique et non linéaire).
"Les réductions plus importantes observées pour les nuits de vendredi et samedi sont en grande partie explicables par le fait que par temps « normal » les niveaux sonores sont plus élevés sur la Place Bellecour pendant les nuits plus animées du week-end, alors que pour cette première semaine de confinement les niveaux sonores en période de nuit restent relativement constants de mardi à samedi", explique Acoucité.
Pour le périphérique Laurent Bonnevay, la baisse est également présente, mais inférieure à Bellecour. "Ceci s’explique par les caractéristiques propres au Boulevard périphérique (voie structurante avec un volume de trafic plus important que les axes routiers qui traversent la ville)", remarque Acoucité.
D'autres sons prennent le dessus
La première semaine de confinement à Lyon permet d'entendre des sons qui étaient jusqu'à présent souvent maqués par les bruits des moteurs ou de l'activité humaine (livraisons, commerces, terrasses, voix…). "Outre l’impact identifié en termes de niveaux en décibels, l’environnement sonore en ville est profondément modifié dans sa composition, la hiérarchisation des sources sonores est changée", souligne l'observatoire, "Les niveaux sonores résiduels ainsi mesurés dans ce contexte rendent alors compte du bruit de fond urbain en grande partie amputé de ses principales sources sonores habituelles (transports, activité humaine) où ne subsistent que les activités obligatoires au maintien d’un fonctionnement minimal de la cité". Et soudain, non pas le silence, mais le retour d'autres bruits comme le chant des oiseaux.