Les scientifiques s'accordent à dire que l'analyse des eaux usées peut servir à anticiper d'éventuels rebonds épidémiques. À Lyon, de telles analyses sont effectuées depuis mai par les services de la métropole, mais ne suscitent pas un grand intérêt auprès des pouvoirs publics.
Et si l'on pouvait anticiper les vagues de contamination au Covid-19 en analysant les eaux usées ? Les scientifiques d'un consortium de chercheurs réunissant le laboratoire Eau de Paris, trois équipes de Sorbonne Université, l'Institut de recherche biomédicale des armées et le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP), ont répondu par l'affirmative à cette question dès avril. Ces derniers ont notamment démontré que les eaux usées sont un excellent indicateur de la circulation du SARS-CoV-2 et que leur analyse “pourrait être à la base d’un système d’alerte précoce”, écrit le CNRS. En Ile-de-France notamment, les scientifiques du réseau Obépine (qui analyse les données d'une station à Lyon) observent depuis le début de l'épidémie l'évolution de la présence du virus dans les eaux usées. Dans une publication récente, ces derniers ont averti d’un potentiel rebond épidémique dans les semaines à venir. “Jour après jour, on constate une nette remontée du virus. En moyenne, sa concentration dans les eaux usées de la région a crû d’environ 50 % en trois semaines”, a expliqué au Monde Laurent Moulin, l’un des responsables du réseau. Ces prédictions peuvent s'avérer utiles pour notamment organiser les services hospitaliers en amont de l'arrivée des patients positifs au Covid.Des analyses effectuées à Lyon
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