Coronavirus à Lyon : situation sanitaire préoccupante dans le centre de rétention administrative

Le collectif anti-CRA de Lyon tire la sonnette d'alarme depuis plusieurs semaines concernant la situation sanitaire au centre de rétention administrative de Lyon. Le sénateur EELV Thomas Dossus s'y est rendu ce samedi 21 novembre.

Des personnes retenues au centre de rétention administrative (CRA) de Lyon, vers l'aéroport de Saint-Exupéry, alertent depuis plusieurs semaines sur la situation sanitaire dans l'établissement. En pleine épidémie de coronavirus, les cas se multiplient dans ce centre qui héberge les étrangers en situation irrégulière en attendant que leur sort soit fixé. Ce samedi 21 novembre, le sénateur EELV Thomas Dossus est allé se rendre compte de la situation.

Les personnes retenues au CRA de Saint-Exupéry, interrogées par France 3 par le biais du collectif anti-CRA de Lyon, racontent des conditions sanitaires désastreuses : un seul masque par jour, pas de désinfectant, des personnes positives au COVID-19 non isolées... Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Lyon a même demandé à la préfecture de la région à ce que les placements y soient suspendus en raison de la situation sanitaire.

Le sénateur EELV confirme que la situation est préoccupante dans le CRA : "Le centre est bien blindé. Il y a vraiment du monde dans les chambres. Ils essayent de faire respecter les gestes mais c’est impossible avec le nombre de personnes se trouvant à l’intérieur. Quand il y a un cas positif, ils le mettent à l’isolement pendant 7 jours, et ensuite ils le remettent avec les autres, en estimant qu’il n’est plus contagieux. Mais il reste positif !"

De son côté, le préfet délégué à la sécurité en Auvergne-Rhône-Alpes, Thierry Suquet, réfute cet état de fait, arguant qu'à l'extérieur du CRA également, les personnes positives ne sont pas isolées plus de 7 jours depuis le raccourcissement de ce délai début septembre. Le directeur adjoint du CRA et membre de Forum Réfugiés, Assane Ndawe, précise que la situation s'est améliorée depuis le début de l'épidémie.

« Il est vrai que, il y a deux semaines, on était dans une situation de tension parce qu’il y avait plusieurs cas de Covid19 parmi les personnes retenues, reconnaît-il auprès de nos collègues de France 3. [...] Ce qui est dit depuis est un peu éloigné de la réalité. Il n’a jamais été question de ne donner qu’un masque par jour. Des masques sont disponibles pour les personnes avant que nous les recevions dans notre bureau. On refuse de recevoir qui que ce soit qui n’a pas de masque. Il y a également du liquide hydro-alcoolique, notamment dans notre salle d’attente. Les retenus qui souhaitent avoir un masque peuvent le demander au poste. »

Impossible de se rendre compte de la situation sur place. Le préfet délégué à la sécurité de la région a expliqué à France 3 que les visites étaient plus que limitées, autorisées uniquement pour "la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, les parlementaires et quelques personnes triées sur le volet". Que l'on soit contagieux ou non 7 jours après avoir été infecté par le coronavirus, masque ou non, le problème de la promiscuité demeure au CRA. Le bâtiment accueille aujourd'hui 80 retenus, avec une capacité maximale de 112. La construction d'un nouveau centre a été annoncée pour 2021.

 

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