Image d’illustration d’hôpital.

Coronavirus à Lyon : un frémissement, vraiment ? Ce n'est pas évident dans la région

Si dans certaines régions, comme l’Île-de-France, un petit frémissement de l'épidémie semble se produire, la région Auvergne-Rhône-Alpes est toujours très touchée. Le nombre de patients positifs reste encore très haut dans tous les départements de la région.

"Ma région" est la plus touchée de France, expliquait la semaine dernière le ministre de la Santé, le Grenoblois Olivier Véran. La région Auvergne-Rhône-Alpes subit de plein fouet cette 2e vague. Avec déjà, alors qu'on est encore loin du pic de la 2e vague, plus de 2 fois plus de patients covid dans les hôpitaux de la région qu'au pic de la 1ère vague (6 500 lundi matin contre 3 000 au pire de la 1ère vague). "Le pic de l'épidémie est devant nous", prévient ce lundi soir Jérôme Salomon, le directeur générale de la Santé.

10 jours après le début du confinement, les premiers effets se font-ils toutefois ressentir ? "Ce n’est pas la même chose partout en France, mais dans certaines régions dont l’Île-de-France, on a l’impression d’avoir un frémissement dans la pente épidémique, dans cette croissance que l’on voyait continue, exponentielle, ces dernières semaines. On a l’impression que cela s’infléchit", explique ce lundi Karine Lacombe, infectiologue à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, sur BFM TV.

Des taux d'incidence toujours très hauts dans la région

"Dans la région Ile-de-France, la semaine dernière on voyait en moyenne 110 entrées en réanimation par jour, et 500 entrées en hospitalisation. Ces trois ou quatre derniers jours, on voit plutôt 80 entrées en réanimation et 400 entrées en hospitalisation. Donc oui, on peut parler d’une amorce d’infléchissement", souligne de son côté Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), sur France Inter ce lundi. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, point de signe d'amélioration pour l'instant.

Le taux d'incidence est aussi un bon reflet de la circulation du virus à l'instant t sur un territoire. Il détermine le nombre de patients positifs ces 7 derniers jours pour 100 000 habitants sur un territoire. En France, ce taux d'incidence est de 457, à un niveau assez stable depuis 7-8 jours. Il n'augmente plus. Or, un taux d'incidence haut veut dire beaucoup de malades donc forcément un certain nombre de malades dans les hôpitaux quelques jours plus tard. C'est inévitable.

Les hôpitaux au bord de la saturation

La région Auvergne-Rhône-Alpes reste beaucoup plus touchée. De 457 à l'échelle nationale... le taux d'incidence reste de 871 à l'échelle régionale. A un niveau très haut. Avec notamment des pointes à 1122 en Savoie, 1096 dans la Loire, 1071 en Haute-Savoie et 916 dans le Rhône. Dans la région, ça ne baisse pas. Ca n'augmente plus sensiblement, disons que ça se stabilise à un niveau très haut.

Sauf que les hôpitaux, eux, sont encombrés. Avec près de 1000 personnes en réanimation dans la région (pour 559 places en temps normal). Et donc plus de 6 500 patients covid-19 dans les hôpitaux de la région.

L'Ile-de-France prête, aussi, à accueillir des patients

Des patients sont transférés de la région dans toute la France pour libérer des lits dans la région, où jusqu'à 1250 lits de réanimation peuvent être "armés" avec la déprogrammation de toutes les opérations non urgentes. On le sait, de nouveaux malades vont arriver, et en nombre, ces prochains jours et pendant une bonne partie du mois de novembre. Le risque de saturation, dans notre région, est réel.

"Nous, en région Ile-de-France, on se dit disponibles dans les jours qui viennent si l’on peut aider des régions en situation plus difficile. Ça me paraît logique : nous avons bénéficié de la solidarité de toute la France pendant le mois de mars !", prévient le chef des hôpitaux parisiens. Nous avons indiqué à nos hôpitaux qu’ils devaient prévoir, dans leur programmation, de pouvoir accueillir des patients [d’autres régions]." Et notamment de notre région, au bord de la saturation cette semaine.

Lire aussi : Coronavirus : à Lyon, bien comprendre ce qui se joue en réanimation ces prochains jours

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